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Avec la rentrée des classes et des activités extrascolaires vient le temps des certificats médicaux. Face à cet afflux de demandes parfois inutiles, voire absurdes, les médecins expriment leur ras-le-bol.
Certificat médical pour la pratique de la pétanque ou de la chorale, attestation de vie… chaque jour, les médecins généralistes sont confrontés à des demandes de certificats médicaux surprenantes, voire grotesques. Or, la rédaction de ces documents leur prend du temps, au détriment du temps consacré aux diagnostics et aux soins, et coûte de l'argent à la Sécurité sociale. Cette année encore, des médecins dénoncent l'inutilité de certains de ces actes purement administratifs.
Les demandes saugrenues de certificats médicaux dans le viseur des médecins
"On est venu me demander des certificats de non contre-indication à la pratique du cirque. Pour de la pétanque aussi, tous les ans". Interrogé par TF1, le docteur Vincent Rozier exprime son désarroi face à la recrudescence des demandes de certificats médicaux "inutiles". "Ça m'énerve, mais je le fais quand même parce que je ne veux pas mettre la personne en porte-à-faux" ajoute le médecin généraliste de Metz
En effet, derrière ces demandes parfois insensées se trouvent bien souvent des clubs de sport ou des écoles, qui cherchent ainsi à se couvrir en cas de problème lors de la pratique d'une activité, fut-elle sportive ou non. "La problématique principale, ce sont les écoles, les crèches, les cantines... Des choses farfelues ! Tout le monde a peur, donc on reporte la responsabilité sur le médecin !" analyse le docteur Jacques Birgé, médecin généraliste à Boulay-Moselle.
Le site internet Certificats-absurdes fait un inventaire des demandes farfelues reçues par les médecins, notamment au moment de la rentrée scolaire. Parmi celles-ci, on retrouve par exemple les certificats de non contre-indication à la pratique du chant en chorale, à la cuisine, à dormir en dortoir collectif, ou même à aller aux toilettes en dehors des créneaux horaires prévus au travail. Le docteur Paul Frappé, généraliste à Saint-Etienne, ajoute même qu'il a dû un jour certifier "qu'une personne était bien en vie… pour qu'elle puisse toucher sa retraite ."
Le Collège de la médecine générale lance une campagne pour dénoncer l'inutilité de certains certificats
Le Collège de la médecine générale, ou CMG, présidé par le docteur Paul Frappé, a lancé une opération visant à "réduire la surcharge administrative des médecins généralistes en éliminant les demandes de certificats médicaux injustifiés". Répondant au nom de code "Septembre Violet", cette action a une double finalité : dégager du temps dédié aux diagnostics et aux soins pour les médecins, très demandés, notamment dans les déserts médicaux, et faire faire des économies à la Sécurité sociale.
Sur la base d'une consultation grotesque évitée chaque jour chez les 60 000 médecins généralistes, l'Assurance maladie pourrait éviter près d'un million d'euros de dépenses par jour. Une économie substantielle basée sur le montant du remboursement fait par la Sécu lors d'une consultation, 15,50 euros. Dans la même lignée, un décret publié fin août 2023 est venu réduire la liste des disciplines nécessitant de fournir un certificat médical.
Désormais, seules cinq disciplines sont concernées, au lieu de neuf précédemment. Les certificats médicaux ne sont exigés que pour la plongée subaquatique, dont souterraine, les disciplines sportives en compétition et pour lesquelles la mise hors combat est autorisée ou nécessitant l'utilisation d'un véhicule terrestre à moteur (sauf karting et modélisme automobile), les activités impliquant l'usage d'une arme à air comprimé ou à feu et les disciplines motonautiques.
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