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Salaires : vers des augmentations plus importantes en 2023, mais en dessous de l'inflation
information fournie par Boursorama avec Media Services 16/12/2022 à 09:25

À l'heure actuelle, pas moins de 44% des salariés français s'estiment "sous-payés". Ils sont nombreux à vouloir changer d'emploi si une augmentation leur est refusée.

( AFP / MYCHELE DANIAU )

( AFP / MYCHELE DANIAU )

Les salaires devraient progresser en 2023 -de 4% en moyenne-, poussés par l'inflation et les difficultés de recrutement, selon des cabinets spécialisés, mais en restant en dessous de la hausse des prix attendue.

Alors que nombre d'entreprises tiennent leurs négociations annuelles obligatoires (NAO), l'inflation a atteint 6,2% sur un an en novembre , un niveau inédit depuis les années 1980. En octobre, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait dit vouloir la ramener à 5% début 2023, puis 4% fin 2023 et 2% courant 2024. Dans sa dernière note de conjoncture jeudi, l'Insee indique que "début 2023, l'inflation continuerait d’augmenter, atteignant 7% sur un an en janvier et en février, avant de refluer progressivement jusqu'à environ +5,5% en juin".

Côté rémunérations, dans une étude publiée jeudi, le cabinet LHH indique que "le niveau des mesures d'augmentations prévues en 2023 annonce des pratiques historiques atteignant un médian de 4%". Autrement dit, la moitié des augmentations seront au-dessus de ce seuil, l'autre en dessous. Il était de 3% en 2022. Cette enveloppe concerne à la fois les augmentations générales et individuelles.

Inflation, recrutement, rétention des talents

L'année 2023 "marque l'intensification des problématiques de pouvoir d'achat sans pour autant pouvoir compenser l'inflation", note LHH.

Une autre étude publiée début décembre par le cabinet Willis Towers Watson (WTW) indiquait que les salaires en France devraient augmenter de 4% en moyenne en 2023. C'est plus que cette année, où l'augmentation réelle moyenne des salaires a atteint en France les 3,5% contre 2,3% en 2021, observe le cabinet.

Côté motifs, WTW indique que 84% des entreprises ont revu leurs budgets d'augmentations salariales à la hausse en raison des pressions inflationnistes, 46% en raison de préoccupations relatives aux tensions accrues sur le marché du travail et sur le recrutement, et 36% en raison de difficultés de rétention des talents.

Deloitte a aussi évoqué en octobre un budget prévisionnel médian d'augmentations pour 2023 de "4% avec les enveloppes budgétaires ancienneté et promotion incluses" (3,5% hors ancienneté et promotions).

Interrogé en début de semaine sur les négociations salariales, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a fait état sur LCI d'enquêtes "autour de 4% sur l'année 2022" avec des "intentions" autour "de 5% pour l'année prochaine" . "On a négocié début 2022 avec des prévisions d'inflation qui se sont révélées en-dessous de la réalité. Les négociations pour 2023 qui vont démarrer vont probablement prendre en compte plus d'inflation", a-t-il relevé.

Les PME "coincées"

Il a aussi noté une situation "très hétérogène" avec des augmentations de 6 à 7% dans certaines grandes entreprises et "souvent des PME qui sont coincées et qui n'y arrivent pas".

Or, les enjeux sont de taille dans un marché de l'emploi dynamique, nombre de salariés se disant prêts à chercher un emploi ailleurs si leur augmentation est refusée ou inférieure à leurs attentes.

À l'heure actuelle, pas moins de 44% des salariés français s'estiment "sous-payés" , selon le cabinet Robert Half. Mais du côté des employeurs, seuls 22% des dirigeants affirment qu'ils augmenteront leurs salariés proportionnellement à l'inflation en 2023.

La situation française est loin d'être unique. Dans un récent rapport, l'Organisation internationale du Travail (OIT) a noté que l'inflation et le ralentissement de la croissance entraînaient une "chute notable des salaires réels" dans de nombreux pays. Dans l'UE, les salaires réels ont augmenté de 1,3% en 2021 avant de chuter à -2,4% au premier semestre.

La Banque centrale européenne a, elle, estimé fin novembre que la croissance des salaires allait continuer à alimenter l'inflation en zone euro, même une fois passés les chocs liés à la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Elle redoute que ne s'enclenche une spirale salaires-prix qui pourrait entretenir l'inflation.

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