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Quand la Roumanie créait ses cités-jardins
information fournie par Le Figaro 26/12/2020 à 07:00

Une exposition parisienne retrace la création et l’héritage du quartier verdoyant de Vatra Luminoasa de Bucarest. À découvrir.

C’est ce qui s’appelle avoir un lien profond avec son objet d’étude. Jérémy Vercken de Vreuschmen, à l’origine d’une exposition de l’Institut culturel roumain, consacrée au modèle des cités-jardins à Bucarest, n’est autre que l’arrière-petit-fils de l’architecte roumain qui les a conçues, Ioan Hanciu.

Lui-même architecte aujourd’hui, Jérémy Vercken de Vreuschmen dont la famille a fui son pays, compte valoriser ce patrimoine en espérant qu’il soit protégé à l’avenir par les autorités locales. L’ouverture au public de cette exposition initialement prévue à la mi-décembre, ne se fera pas avant début janvier mais il est d’ores et déjà possible d’effectuer une visite virtuelle à l’adresse suivante: https://vatraluminoasa.com/.

Ce concept de cité-jardin avait émergé en Grande-Bretagne à la toute fin du XIXe siècle avant de se diffuser à travers l’Europe. À l’époque de la révolution industrielle triomphante, il s’agit de créer des ensembles urbains en périphérie des grandes villes offrant une large palette de services ainsi qu’un accès à la verdure. On en conserve des traces en région parisienne notamment datant des années 20, entre autres à Suresnes, Asnières-sur-Seine ou encore Drancy. La version roumaine est un peu plus tardive, datant des années 30 avec des ensembles moins denses et une architecture résolument moderniste, notamment inspirée du mouvement Bauhaus.

Une clientèle aisée pour des logements «sociaux»

Découvrez (voir le diaporama ou l’exposition virtuelle) ces ensembles de maisons jumelées ou ces barres d’immeubles tentant de concilier exigence architecturale, coût économique limité et impératifs politiques du régime. Une équation parfois difficile à tenir. On note cependant des lignes élégantes très rectilignes avec de petits auvents et des arcades typiquement roumains. Mais aussi des principes qui sont toujours d’actualité, notamment l’évolutivité du logement, avec des combles aménageables pour rajouter une chambre si besoin ou un jardinet de 18 à 20 m² pour tous les logements. Ainsi qu’un lieu de stockage destiné au bois et aux légumes.

Du côté des ambitions sociales, les objectifs ont été plus durs à tenir. Ces logements à vendre s’adressaient clairement à une clientèle plutôt aisée, globalement des fonctionnaires, puisqu’il fallait une certaine stabilité financière pour avancer l’apport nécessaire de 20% du montant total. D’ailleurs, bon nombre de ces logements «sociaux» comportaient une chambre destinée aux domestiques. Mais crise du logement oblige, il arrivait aussi que ces propriétaires soient obligés, sur injonction du régime, d’héberger des compatriotes ne disposant pas d’un toit.

L’exposition permet aussi de découvrir comment ces habitations ont traversé les décennies. Certaines ont été parfaitement entretenues dans l’esprit d’origine, d’autres auraient bien besoin d’une rénovation et certaines, enfin, ont été dénaturées par leurs propriétaires.

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