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Quand l’architecture contribue à une recherche génétique plus efficace
information fournie par Le Figaro 18/09/2021 à 07:00

L’Institut des maladies génétiques Imagine ouvre ses portes au public pour les Journées du patrimoine. L’occasion d’un entretien croisé entre un généticien et un architecte pour expliquer la conception des lieux.

L’institut des maladies génétiques Imagine situé boulevard Montparnasse à Paris est avant tout un lieu de recherche et un endroit destiné aux enfants malades et à leur famille. Mais c’est également un espace qui sait s’ouvrir au grand public, s’ouvrir sur la ville et sur le monde. D’ailleurs à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, ce vaisseau de verre sera accessible de 14h à 18h aux visiteurs qui se sont inscrits (en suivant ce lien). En amont de ces visites, l’architecte Bernard Valero qui a conçu les lieux avec son agence Valero Gadan aux côtés des Ateliers Jean Nouvel et le généticien Stanislas Lyonnet qui travaille ici, nous explique en quoi l’architecture de ce bâtiment, au-delà des considérations esthétiques, permet de faire progresser la recherche.

«Nous avons pour lourde mission d’essayer de changer la vie des enfants atteints par ces maladies et leurs familles, explique Stanislas Lyonnet. Nous parvenons péniblement à mettre un nom sur 50 à 55% des cas et à mettre sur les rails un traitement dans 10% des cas. L’intérêt d’un lieu comme Imagine, c’est qu’il donne un sens à la recherche, elle devient une réalité tangible. Les malades voient les chercheurs et réciproquement. Le coup de génie du P r Claude Griscelli qui a voulu cet endroit et de l’architecte Bernard Valero, c’est qu’ils ont compris avant nous qu’il fallait réunir tout le monde en un lieu: enfants, parents, familles, experts, chercheurs, médecins...»

Une boîte suspendue

«Pour le concours de conception-construction, en 2009, nous avions compris qu’il n’y avait aucune Maison des maladies génétiques et que ,les gens allaient ici ou là, se souvient Bernard Valero. Nous voulions créer une synergie entre les chercheurs et les enfants en attente de quelque chose. D’où cet atrium immense du rez-de-chaussée d’où les patients et les proches voient les scientifiques dans les coursives. Et les chercheurs de leur côté peuvent voir en permanence les malades pour lesquels ils travaillent.» Autre élément remarquable: cette immense «boîte» avec les étages supérieurs qui semble suspendue. «Avec cette structure, on sent la gravité du lieu au sens propre comme figuré, précise l’architecte. L’endroit semble suspendu, soutenu par rien tout comme nous sommes suspendus à la recherche.»

Ce souhait de faire changer les choses avec un nouveau bâtiment, le généticien Stanislas Lyonnet le ressent aussi bien avec des patients qu’avec des collègues. «Il y a des familles que nous recevions dans d’autres locaux auparavant que j’ai vu pleurer en arrivant ici, se souvient-il. N on pas qu’ils sont sûrs d’être soignés ici, mais dans ce lieu lumineux et apaisant, ils estiment que s’il y a de bonnes idées dans l’air, les chercheurs ne pourront pas les louper. Quant aux chercheurs internationaux quand il découvre notre cadre de travail, cette unité de lieu, sa beauté sans luxe ni bling-bling mais où les couleurs et les matériaux sont choisis avec soin, leur première réaction se résume généralement à: «Ah la vache!», nous sommes passés dans une autre dimension.»

Une terrasse ouverte sur Paris

Dernière surprise du lieu que pourra découvrir le public: si le rez-de-chaussée est dévolu aux malades et les étages supérieurs aux chercheurs, le bâtiment est couronné à son sommet d’une salle de 185 places pouvant accueillir des conférences mais aussi des concerts ou du théâtre. Clou du spectacle, la terrasse qui s’ouvre sur le Tout-Paris. Car comme le soulignent ses concepteurs, l’institut se trouve dans un double écrin: l’Hôpital Necker-Enfants malades de l’AP-HP et la capitale. Et c’est pour mieux s’intégrer dans les rues parisiennes que l’architecte a opté pour une teinte extérieure grise se fondant dans le paysage et des volumes assez «furtifs» sans oublier l’évocation d’un diamant à l’angle de la rue du Cherche-Midi, une référence contemporaine aux décorations spécifiques (rotonde, dôme, etc.) des immeubles haussmanniens situés à une intersection. Quant aux sérigraphies sur la façade, elles s’appuient sur des images de protéines qui ont été modifiées pour devenir une frise voire un jeu pour les enfants où chaque forme est unique.

«Il ne faut pas oublier non plus que l’on est en plein 15e arrondissement, rappelle Stanislas Lyonnet, et que cet immeuble est aussi un miracle immobilier. En 2014, on a réussi à faire construire les 20.000 m² de cet institut avec ce niveau de qualité pour 40 millions d’euros, soit seulement 2000 €/m², bien moins que bon nombre de simples constructions résidentielles.» Quant à Bernard Valero, il est particulièrement fier de s’être éloigné des requêtes initiales concernant la salle d’attente. Elle était prévue sur 80 m², «or dans ce genre de situation avec de jeunes malades, ils viennent toujours au moins accompagnés de deux parents ou proches et l’endroit est vite exigu» . Pour eux, sans rogner sur les autres équipements, il leur a donc trouvé 700 m² supplémentaires.

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