
A cause d'un TAEG trop haut, de nombreux emprunteurs potentiels voient leur demande refusée. Photo d'illustration. (AlexanderStein / Pixabay)
La hausse des taux immobiliers, le taux d'usure trop bas et les règles d'endettement écartent de plus en plus de Français de leur projet immobilier. Depuis quelques mois, le pourcentage de dossiers d'emprunts ne pouvant être acceptés par les organismes de prêt s'envole.
L'euphorie des taux d'intérêt avantageux est de l'histoire ancienne. Depuis le début de l'année, les taux immobiliers ont entamé une envolée pour atteindre environ 2 %. « Mais il faut tout de même avoir en tête que des taux à 2 % au regard d'une inflation à plus de 5 % est une situation toujours très confortable », explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.
Une limite fatidique fixée à 35%
Toutefois, dans son dernier baromètre relayé par BFMTV , le courtier met en avant la part de Français se trouvant écartée d'un projet immobilier faute de financement. Le pouvoir d'achat immobilier des ménages est bien entamé par la situation. En effet, le pourcentage de dossiers respectant les règles d'endettement est en baisse. En janvier 2021, 71 % se trouvaient sous la barre des 35 % d'endettement et pouvaient donc prétendre à un prêt immobilier. Au mois de juin 2022, ils n'étaient plus que 59% à être sous ce seuil.
« Actuellement, nous avons plus de 10 % des dossiers qui se trouvent en "zone critique" et près de 30 % qui sont complètement infinançables », détaille Maël Bernier. Le taux d'usure jugé trop faible face au taux d'emprunt qui le grignote est excluant. Meilleurstaux prend l'exemple d'un couple de 42 ans, touchant 3 500 euros de revenus nets mensuels. En empruntant 220 000 euros sur 20 ans à un taux de 1,85 % hors assurance, avec une assurance quotité de 100 % sur la femme et 50 % sur l'homme, une assurance emprunteur de 0,40 % et une caution de 2260 euros, leur taux annuel effectif global (TAEG) atteint 3,04 %.
Des refus définitifs
Le taux d'usure fixé à 2,57 % est dépassé. Le couple se verra refuser son dossier. « Nous nous dirigeons inexorablement vers un marché totalement bloqué, si l'usure n'est pas réformée, met en garde Maël Bernier. Les dossiers refusés vont continuer de s'accumuler, sans solution de repli pour les Français qui rêvent d'accéder à la propriété ».
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