
(Crédits: Wikimedia Commons - Unukorno)
La baisse des taux d'intérêt et des prix a permis au marché de redémarrer en fin d'année 2024. Cette tendance devrait s'amplifier selon Century 21.
L'année 2025 sera-t-elle celle de la reprise du marché immobilier ? En dépit de l'instabilité politique, la fin de l'année 2024 a déjà montré des signes d'amélioration. « Les volumes de transactions sont repartis dès l'été et le dernier trimestre affiche une très forte croissance », constate la dernière étude de Century 21. Ce regain de forme après un début d'année très difficile a permis à l'enseigne qui compte près de 1000 agences en France, d'enregistrer « une légère hausse d'activité de 2,8% en 2024. »
Un constat également fait par Meilleursagents: « alors qu'en septembre, tout nous laissait encore penser que le nombre de ventes réalisées en 2024 ne dépasserait pas les 770.000, ce chiffre devrait finalement se rapprocher des 800.000, indique le site immobilier. Bien sûr, nous restons toujours loin des quelque 900.000 transactions enregistrées en 2023 mais cela témoigne bien de la bascule opérée par le marché au cours des six derniers mois. »
La baisse des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne (BCE) à partir du mois de juin a servi de détonateur: elle a permis aux banques d' abaisser les taux des crédits immobiliers , dont la hausse brutale à partir de 2022 avait figé le marché. Fin décembre, les ménages empruntaient à 3,3% en moyenne sur vingt ans, selon le courtier Meilleurtaux, loin des 4,17 % de janvier 2024. La production de crédits immobiliers s'est en conséquence ressaisie: le nombre d'octroi de prêts a rebondi de 20,3% en novembre sur un an, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA.
« La baisse des taux redonne de l'oxygène au pouvoir d'achat des ménages. La baisse des prix de ces deux dernières années joue aussi , analyse Charles Marinakis, le président de Century 21. En cette période d'incertitude politique, les Français saisissent ces opportunités en se disant qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait. » Depuis 2022, le prix des maisons a reflué de 5,5% en moyenne et celui des appartements de 4,08%, selon Century 21. Ce qui reste mesuré. Ces moyennes cachent cependant des disparités: à Paris, les prix de la pierre , qui avaient beaucoup grimpé avant la crise, ont par exemple reculé de 10% depuis 2022, à en croire le réseau immobilier. Idem en Normandie où la correction a atteint jusqu'à 20% dans certains endroits.
Optimisme de mise
Mais, les ménages restent souvent contraints de renoncer à des m2 afin de devenir propriétaires. « Si on regarde le prix moyen d'une acquisition en France, la baisse est bien plus marquée avec -8,09% pour les maisons (265.211 euros en moyenne) et - 6,5% pour les appartements (224.263 euros en moyenne). Cela démontre que les Français ont rogné sur la surface des biens pour pouvoir devenir propriétaires », constate l'étude de Century 21.
Pour l'heure, 2025 s'annonce plutôt bien. « Le marché devrait se normaliser avec environ 850.000 transactions sur l'ensemble de l'année », prévoit Charles Marinakis. Plusieurs clignotants devraient rester au vert. En premier lieu, les taux des prêts immobiliers devraient continuer à baisser. « Nous pourrions ainsi atteindre 3% en moyenne au premier trimestre 2025 pour les crédits immobiliers sur 20 ans , anticipe Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. De plus, les banques affichent une forte volonté de prêter et se montrent ouvertes aux négociations. »
Bien que la baisse des prix semble finie dans de nombreuses régions, les ménages pourraient donc concrétiser des projets immobiliers différés depuis plus de deux ans. Cependant, des inconnues demeurent. « Même si l'optimisme est de mise, il faut bien garder à l'esprit que les incertitudes politiques et économiques qui pèsent aujourd'hui sur le pays sont susceptibles à tout moment de changer la donne », souligne Meilleursagents. « Il ne faudrait pas que la baisse des taux génère une fois de plus une hausse significative des prix. Cela figerait à nouveau le marché , souligne Charles Marinakis. Il en ira de même si le futur projet de loi de finances prévoit des mesures défavorables à l'immobilier. »
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