Indexer les prix de l'énergie sur le revenu des ménages : c'est l'hypothèse avancée par le ministre de l'Économie, face à l'augmentation galopante des prix du gaz et de l'électricité. Les Français les plus aisés pourraient donc payer plus cher leur énergie en 2023.

Les prix de l'énergie bientôt fixés en fonction des revenus - iStock-Leonsbox
Après le bouclier tarifaire, d'autres mesures à inventer
Les rebondissements de la crise de l'énergie n'en finissent pas, engendrant des augmentations à répétition qui mettent à mal le budget des Français. Après avoir chuté pendant la crise sanitaire, les prix ont augmenté de nouveau début 2021 en raison de la réduction de la production européenne. Le coup de grâce a été donné par la guerre en Ukraine et les turbulences du marché du gaz russe. Le bouclier tarifaire, qui devait prendre fin le 30 juin 2022, va finalement être prolongé jusqu'à la fin de l'année. L'État va donc continuer à couvrir la différence avec le prix du marché, mesure qui a permis d'éviter aux ménages une hausse de l'ordre de 50 % pour le gaz et de 35 % pour l'électricité. Mais la cote d'alerte sur les finances publiques semble avoir été atteinte, et, selon le ministre, faire participer les compagnies pétrolières à l'effort collectif ne semble pas si simple. Que va-t-il se passer à partir de 2023 ? Pour l'essence, le gouvernement envisage la création d'une indemnité carburant pour ceux qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail. Mais pour l'électricité et le gaz, il faut trouver des solutions. Moduler les prix en fonction des revenus fait partie des pistes en cours de réflexion. À partir du 1er janvier 2023, on pourrait donc passer d'un mécanisme général à un mécanisme plus ciblé, en réservant les augmentations à ceux qui peuvent se le permettre, afin d'aider ceux qui en ont le plus besoin.
Un projet à préciser, et une réduction des dépenses encouragée
Le gouvernement prépare actuellement les esprits sur le concept d'une facturation indexée sur le niveau de vie, et le projet devra être débattu à l'Assemblée nationale. Les modalités précises de la nouvelle loi ne sont pas encore connues. En tout état de cause, et quelle que soit la décision à venir, réduire ses dépenses énergétiques fait partie des gestes écoresponsables que chacun doit renforcer. Baisser le chauffage d'au moins 1°, régler le chauffe-eau sur 60°, éviter la climatisation, éteindre les appareils en veille, utiliser des ampoules LED, utiliser le programme "Éco" du lave-linge et du lave-vaisselle, éviter l'usage du sèche-linge, vérifier l'étiquette énergie lors de l'achat d'électroménager, etc. La liste, loin d'être exhaustive, est longue ! Lorsque c'est possible, réaliser des travaux est un bon moyen de consommer moins, en isolant toits, murs et fenêtres, et en remplaçant son système de chauffage par une pompe à chaleur, une chaudière biomasse ou un poêle à granulés de bois. Différentes aides peuvent être accordées pour réaliser ces travaux : MaPrimeRénov', l'éco-PTZ, la prime TotalEnergies, la TVA à 5,5 %, etc. Et, même si les primes n'existent plus, pourquoi ne pas installer des panneaux photovoltaïques sur son toit ? Le geste est bon pour la planète, et l'installation est amortie en 7 à 8 ans.
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