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Les apiculteurs s'inquiètent d'une «année noire» pour le miel français
information fournie par Le Figaro 12/08/2021 à 19:57

La récolte devrait être particulièrement faible cette année, de l'ordre de 30 à 40% de celle de 2020. Les abeilles ont souffert du gel et d'une météo peu clémente.

En 2021, la récolte des apiculteurs français fait pâle figure. Après une année 2020 particulièrement faste, les signaux sont au rouge. S'il faut attendre encore quelques mois pour la publication des chiffres détaillés sur la production de miel dans l'Hexagone, les syndicats tirent déjà la sonnette d'alarme.

En premier lieu, la période de gel du second trimestre - qualifiée de «plus grande catastrophe agronomique du siècle» par le ministre de l'Agriculture - a durement frappé les ruches. À cause de cet événement climatique, qui a duré entre cinq et huit jours, « aucun miel de printemps n'a pu être récolté », explique Dominique Cena, apiculteur dans le Val-de-Marne et vice-président de l'Union Nationale de l'Apiculture Française (UNAF). « Les acacias n'ont jamais fleuri, et les floraisons plus tardives, comme celles des tilleuls, ont été retardées », regrette le professionnel. Pour ne rien arranger, la pluie a ensuite empêché les abeilles de sortir. Selon l'UNAF, en Île-de-France, la récolte de cette année n'atteint ainsi que 30 à 40% de celle de l'année dernière. Un constat partagé sur l'ensemble du territoire.

Une météo déréglée

Pour Dominique Cena, qui a démarré son activité il y a 20 ans, la mauvaise récolte est la conséquence directe du dérèglement climatique : « Les saisons ne sont plus en phase avec les floraisons, et on observe une alternance entre des pics de froid, des pics de pluie et des pics de chaleur ». L'apiculteur estime que « l'équilibre entre chaleur et humidité, nécessaire à la production de miel, est rompu ». Les chiffres parlent d'eux-mêmes : « en région parisienne , alors qu'une ruche doit produire en moyenne entre 20 et 25 kilogrammes de miel sur une saison, les récoltes atteignent difficilement les 8 kilos », soupire le représentant.

Même constat dans la région Grand Est, où Hubert Durupt, président du syndicat Api Est, relève que « la récolte de cette année n'atteindra pas 30% de celle de l'année dernière ». La situation est encore plus difficile pour les petits apiculteurs qui n'exploitent que quelques ruches et qui n'ont rien pu tirer de leurs abeilles.

Des abeilles sous perfusion

2021 risque donc d'être une « année noire », note Hubert Durupt : les trois conditions nécessaires à une bonne récolte que sont le soleil, la floraison et la santé de la colonie « n'ont jamais été réunies en même temps ». En avril, avec le gel, « des colonies entières sont mortes de faim car elles ne pouvaient pas sortir et que la nourriture n'était pas disponible » explique le président d'Api Est. Les apiculteurs ont ainsi été obligés de les nourrir avec des sirops de glucose pour assurer leur survie.

L'ouest de la France n'est pas épargné non plus. Apiculteur et président du syndicat l'Abeille finistérienne, Gilbert Morizur déplore une « année catastrophique » avec en moyenne « 3 à 4 kilos récoltés par ruche, bien en deçà de la production habituelle qui oscille entre 15 et 18 kilos ». Les exploitations situées en bord de mer pourraient mieux s'en sortir, grâce à une météo plus clémente. Les apiculteurs du sud de la France n'ont pas non plus réussi à tirer leur épingle du jeu. Dans l'Aveyron, Alain Teissier, coprésident du syndicat départemental d'apiculture, estime que « la récolte devrait être divisée par deux ou trois par rapport à l'année dernière ».

Les consommateurs risquent d'ailleurs de ressentir les conséquences de cette année de disette : une baisse de la production risque de mener, à terme, à une hausse des prix en rayon, avance le vice-président de l'Unaf. « Maintenir les ruches sous perfusion a un coût, car il faut nourrir les abeilles au sirop de glucose et être en alerte constante ». Les apiculteurs ont donc du mal à maintenir leurs prix et Dominique Cena encourage les consommateurs français à « privilégier le miel produit dans l'hexagone » pour les soutenir.

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