
Le bank run, qu’est-ce que c’est et comment l’empêcher ?-iStock-dimitris_k.jpg
La panique bancaire
Le 9 juin dernier, à l’issue du résultat des élections européennes, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, ouvrant une période d’instabilité politique pouvant déboucher sur une situation politique inédite : l’arrivée au pouvoir d’un parti d’extrême-droite en France. Ce scénario impacterait la capacité du pays à se financer sur les marchés publics, situation qui, accolée au déficit public actuel (5,5 % du PIB) et de la dégradation de la note de la dette française fin mai, peut laisser craindre un effondrement du système financier. Les épargnants, redoutant alors la faillite de leur banque, pourraient se ruer vers les guichets automatiques pour récupérer leur épargne. On parle alors de panique bancaire ou de « bank run ».
Blocage des retraits
Sur son site internet, la Banque de France rappelle que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolutions (ACPR) est responsable en France de la supervision du secteur bancaire et de la « préservation de la stabilité du système financier ». Elle peut donc légalement imposer aux banques de « limiter ou interdire temporairement l’exercice de certaines opérations », comme les retraits d’argent sur les comptes courants. Si cela ne s’est jamais produit en France, ce type de disposition a été pris ponctuellement lors de la crise économique à Chypre en 2013 et en Grèce en 2015. Philippe Crevel, économiste et président du Cercle de l’épargne, indique que ces mesures, très rares, sont « toujours limitées dans le temps ».
Une mesure de précaution
L’économiste précise également que cette opération ne consiste pas à saisir l’épargne des particuliers. Il s’agit « simplement d’une mesure de précaution pour éviter la faillite des banques concernées si tous leurs clients venaient à retirer leurs économies d’un coup. » Depuis l’adoption de la loi Sapin 2 du 9 décembre 2016, cette disposition peut également être prise par les assurances. En effet, en cas de risque pour le système financier, le Haut conseil de la stabilité financière (HCSF) peut geler temporairement les contrats d’assurance vie. Rappelons que les comptes courants et les contrats d’assurance vie hébergent une grande partie des économies des particuliers.
Le capital protégé jusqu’à un certain point
Si le gel temporaire des retraits est possible en cas de risque de faillite bancaire, les particuliers seraient couverts, du moins en partie. Le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR) est l’opérateur de crise du secteur bancaire et financier. Il protège les avoirs des épargnants et peut les rembourser à hauteur de 100 000 euros, pour chaque compte ouvert (comptes courants, livrets réglementés (Livret A, LEP, LDDS) et livrets bancaires). Le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) couvre quant à lui les souscripteurs jusqu’à un montant de 70 000 euros en cas de défaillance de leur société d’assurance.
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