Le plan de sobriété de l’eau, présenté fin mars par Emmanuel Macron, prévoit la mise en place d’une tarification progressive. Son objectif : conscientiser les consommateurs en pénalisant le gaspillage.

L’eau doit-elle être plus chère pour les gros consommateurs ?-iStock-PixelsEffect
Améliorer la gestion de l’eau
Ressource précieuse et de plus en plus rare, l’eau potable fera désormais l’objet d’une tarification progressive. Avec le réchauffement climatique et l’augmentation du nombre d’épisodes de sécheresse, l’eau a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. C’est depuis le lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, qu’Emmanuel Macron dévoilé le 30 mars dernier un « plan de sobriété » resserrant la vis des mesures relatives à la gestion de l’eau. Parmi les annonces phares, on retrouve la généralisation de la tarification progressive, basée sur la consommation individuelle. En d’autres termes, plus la consommation d’une entreprise ou d’un ménage sera forte, plus la facture sera salée. Ce dispositif, loin d’être inédit, est déjà expérimenté dans plusieurs communes françaises, comme Dunkerque et Montpellier.
Soutenir les économes, pénaliser les gros consommateurs
Le principe de la tarification progressive est simple : le prix du mètre cube augmente au-delà d’un seuil de consommation de base. L’objectif du dispositif est de dissuader la consommation excessive d’eau tout en initiant une prise de conscience globale des enjeux relatifs au gaspillage des ressources. Lors de sa présentation, le chef de l’État a par ailleurs indiqué que les consommateurs les plus économes seront « récompensés » dans la mesure où les premiers mètres cubes, relatifs à un usage domestique quotidien, seront « facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant ». Les consommations dites de « confort » seront quant à elles plus élevées.
Une mise en place à l’été
En ce qui concerne le calendrier, Emmanuel Macron a précisé que le plan de sobriété sur l’eau sera « demandé à chaque secteur d’ici à l’été ». Le président en a par ailleurs appelé à la responsabilisation individuelle et collective, sans toutefois pointer du doigt le secteur de l’agriculture, premier consommateur d’eau en France. L’irrigation des sols et des cultures représenterait à elle seule plus de 2 milliards de m3 chaque année. Interrogé sur le sujet, le Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a indiqué que le gouvernement n’entendait pas demander « d’effort supplémentaire aux agriculteurs ». Si les ONG saluent la mise en place d’un plan de sobriété de l’eau, elles déplorent l’absence de détails concrets ou encore de mesures fortes contre la pollution chimique liée à l’utilisation des pesticides et des engrais. Rappelons qu’après les fortes chaleurs de l’été dernier en France, l’hiver a connu un record de sécheresse, avec 32 jours sans pluie, empêchant la reconstitution des nappes phréatiques.
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