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«Je ne veux pas voir mon centre-ville mourir» : ces Français qui agissent pour soutenir les petits commerçants
information fournie par Le Figaro 05/11/2020 à 17:10

TÉMOIGNAGES - Depuis le reconfinement, certains citoyens modifient leurs habitudes pour tenter de limiter les dégâts économiques.

Ils tentent d'agir à leur échelle, modestement. Depuis l'annonce du reconfinement, certains Français s'efforcent de modifier leurs habitudes de consommation pour soutenir les petits commerçants, frappés de plein fouet par la crise économique. Avec l'espoir de limiter la casse.

Pauline habite à Yerres, dans l'Essonne, et travaille dans une collectivité locale. «On peut être consommateur et acteur. Je trouve important de soutenir les petits commerçants, ça fait partie d'une démarche citoyenne» , estime cette jeune femme de 24 ans. Elle explique faire «des petits achats en plus» qu'elle ne faisait pas forcément d'habitude.

Récemment, elle a par exemple acheté des bouquets de fleurs chez le fleuriste du coin : un pour ses parents et un pour une amie. Et désormais, quand elle va à la boulangerie, elle repart régulièrement avec des desserts. « Même si c'est une goutte d'eau, c'est un geste pour les commerçants. Certains ne se remettront pas de cette période compliquée. C'est vraiment terrible... », poursuit-elle. Pauline a récemment publié une photo sur les réseaux sociaux afin d'inciter ses abonnés à soutenir eux aussi le commerce local.

«Avec le contexte actuel, c'est peut-être aussi le moment de pousser la porte de commerces près de chez soi, qu'on ne connaît pas forcément, pour les aider un petit peu », conclut la jeune femme.

Faire vivre un petit restaurant de quartier

Du côté de Strasbourg, Alexandre s'efforce lui aussi d'agir à son niveau. « Nous avons tous un pouvoir, même s'il est modeste. Il faut savoir ce qu'on veut. Si on ne veut pas que les commerces de centre-ville meurent, il faut y aller, surtout en ce moment », explique ce commercial de 45 ans. Alexandre est très attaché à un petit restaurant familial de quartier, situé à deux pas de chez lui. « C'est un resto qui se trouve dans une maison et fait de la nourriture de 'grand-mère' : pot-au-feu, bœuf bourguignon, blanquette de veau, escalope à la crème.... Il y a un côté 'bonne franquette' », raconte-t-il d'une voix enthousiaste.

Alors, Alexandre essaie d'aider cet établissement du mieux qu'il peut. « Quand j'y vais pour acheter un plat, je propose aussi autour de moi, à ma mère, à ma voisine ou à des amis », explique-t-il. Continuer à s'y rendre contribue aussi à maintenir une forme de lien social. «Ça me permet de voir le gérant et de discuter. Je sens qu'il est content de me voir et j'ai l'impression de rendre service. En plus avec le confinement, ça fait du bien au moral de manger quelque chose de sympa» , poursuit Alexandre. En ces temps difficiles, le Strasbourgeois prône la solidarité et l'entraide. «Il faut penser aux autres. Si tout le monde tombe, nous aussi on va finir par tomber» , conclut-il.

Soutenir l'agriculture locale

Chloé, 20 ans, est étudiante à Paris. Lors du précédent confinement, en mars, elle était chez ses parents, dans une résidence pavillonnaire des Yvelines. Les marchés «traditionnels» ayant fermé à cette époque, un agriculteur de Magny-les-Hameaux (une petite commune du département) a eu l'idée de livrer directement les clients.

Le principe est simple. « On reçoit un fichier excel le jeudi avec une liste de produits. On renvoie cette liste le vendredi matin et l'agriculteur passe ensuite le samedi à 18h avec son camion réfrigéré », explique Chloé. L'agriculteur se gare sur une petite place près de la résidence pavillonnaire et donne aux clients leurs « paniers ». Poireaux, potimarrons, salades, pommes de terre, carottes, tomates, œufs, figues, jus de pomme maison.... Les produits proposés sont variés.

Chloé et sa famille avaient tenté une première fois en mars et depuis, c'est devenu une nouvelle habitude de consommation. « On continue à le faire. Chaque samedi je prends ma petite commande », explique Chloé. Comme elle, pas mal de voisins ont aussi poursuivi l'expérience. « C'est tout bête mais on fait plus attention à ce qu'on mange. Ça permet de manger au rythme des saisons et ça fait du bien de se dire que les produits viennent de chez le 'petit agriculteur du coin', à côté de chez nous », poursuit Chloé. En cette période difficile pour toute l'économie française, cela permet aussi de soutenir l'économie locale.

Comme l'explique également Chloé, ces commandes conduisent sa famille à ne plus acheter certains produits en grande surface, par exemple les œufs. Selon elle, « le panier moyen est un peu plus cher qu'en grande surface » mais la différence est assez faible par rapport à ce qu'elle anticipait.

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