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Inflation : les salaires doivent-il évoluer en fonction de la hausse des prix ?
information fournie par Moneyvox 14/04/2022 à 08:25

L'inflation est bien partie pour rester un phénomène durable. Et si on réindexait les salaires ? ( Crédits: © tadamichi - stock.adobe.com)

L'inflation est bien partie pour rester un phénomène durable. Et si on réindexait les salaires ? ( Crédits: © tadamichi - stock.adobe.com)

Amorcée par la crise du coronavirus et confortée par la guerre en Ukraine, l'inflation est bel et bien de retour en France. Faut-il indexer les salaires sur cette évolution des prix ? La question se pose.

Par MoneyVox,

Depuis l'année dernière, l'inflation est galopante : en février 2022, l'Insee annonçait une hausse des prix de 3,6 % sur un an. Or, les salaires ne suivent pas cette évolution, engendrant mécaniquement une perte de pouvoir d'achat pour les ménages. En effet, l'indexation des salaires sur l'inflation n'est plus à l'ordre du jour depuis 1983 en France. Pourtant, d'autres pays appliquent encore ce fonctionnement. Faut-il y revenir ? Le point sur les avantages et les inconvénients d'une telle mesure.

Tenir compte de l'inflation permettrait de préserver le pouvoir d'achat des salariés

Après la crise sanitaire du coronavirus, la guerre en Ukraine a encore renforcé la tendance à la hausse des prix. L'Indice des prix à la consommation, ou IPC, en est le juste reflet : en février 2022, l'Insee affichait un taux de +3,6 % en un an. Ce qui n'évolue pas, ou peu, en revanche, ce sont les salaires. Avec des prix plus élevés, mais des salaires quasiment stables, les Français sont donc pénalisés dans leur quotidien et perdent du pouvoir d'achat. Face à cela, une mesure est revenue en force avec la campagne présidentielle : l'indexation des salaires sur le niveau d'inflation.

Plusieurs candidats à l'Elysée présents au premier tour étaient en faveur d'une telle mesure. C'était notamment le cas de Philippe Poutou, de Nicolas Dupont-Aignan et de Nathalie Arthaud, qui évoquait la question dans son programme, en disant qu'il fallait que "les salaires, les pensions et les allocations augmentent au rythme des hausses que l'on mesure en faisant le plein d'essence et en remplissant son caddie". Et même si ces candidats ne seront pas présents au second tour de l'élection présidentielle, cette idée reste dans l'air du temps et au cœur des débats. D'ailleurs, certains pays l'appliquent déjà. C'est le cas de la Belgique pour les salaires, les loyers ainsi que les allocations, avec des modalités différentes. Parmi nos voisins, le Luxembourg utilise aussi un mécanisme d'indexation partielle des salaires sur l'inflation.

Lire aussi: Comment les candidats à la présidentielle veulent-ils faire augmenter les salaires ?

Hausse des salaires et inflation : un cercle vicieux ?

Indexer les salaires sur l'inflation n'est pas une idée nouvelle : jusqu'en 1983, ce dispositif existait dans l'Hexagone. Mais cela posait un problème majeur : la hausse des salaires entraînait avec elle une nouvelle augmentation des prix pratiqués par les entreprises, et donc un renforcement du niveau d'inflation. Charles Dennery, économiste à la Direction Générale du Trésor, explique ceci : "si en temps de crise, les salaires sont indexés sur la hausse des prix, ça signifie que cela va presque augmenter d'autant les coûts de production des entreprises, qui devront à nouveau augmenter les prix. Il y a alors une boucle prix-salaires qui fait qu'on ne peut pas juguler l'inflation avec ce mécanisme". En d'autres termes : cette mesure serait finalement contre-productive, et empêcherait de maîtriser l'augmentation des prix.

Pour Charles Dennery, d'autres solutions existent pour compenser la baisse de pouvoir d'achat des ménages, notamment celles déjà prises par le gouvernement actuel : geler les prix de l'énergie, baisser les prix du carburant, distribuer une prime inflation, etc. Toutefois, il ne s'agit que de mesures de soutien ponctuelles, qui n'ont pas vocation à être pérennes. L'objectif est simplement de permettre aux ménages d'absorber une brusque hausse, et de s'adapter à ce nouveau rythme de vie. Pour l'économiste de la Direction Générale du Trésor, "Il faudra réussir à expliquer aux gens qu'il faut se serrer la ceinture". Toutefois, tous les experts ne sont pas d'accord sur cette analyse. Pour Liêm Hoang-Ngoc, économiste et ex-député européen, "l'indexation des salaires sur les prix est le minimum requis pour enrayer l'érosion du pouvoir d'achat des ménages", et cela devrait commencer par une mesure prise par l'Etat pour ses fonctionnaires afin de donner l'exemple à suivre par les entreprises du secteur privé.

7 commentaires

  • 14 avril 07:53

    Le probème en France est de changer de société, qui est d'une lourdeur incroyable.Mais comme par hasard, les augmentations de salaire en cas de changement est toujours à 2 chiffres.Personnellement augmenté de 1% en 5 ans, une honte pour une société largement bénéficiaire.Et je ne suis pas de loin le plus à plaindre.


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