
Crédit photo: Unsplash- Alexander Dummer
La difficile accession à la propriété retarde les projets des salariés, notamment d'agrandir leur famille, ou les oblige à faire des sacrifices.
Un rêve inaccessible . Plus d'un salarié de moins de 35 ans sur deux considère qu'il est difficile voire très difficile pour lui d'accéder à la propriété (62%). Bien qu'en baisse , les prix élevés de l'immobilier constituent un obstacle pour 56% d'entre eux tout comme la difficulté à économiser pour se constituer un apport initial (44%) et la difficile obtention d'un prêt (43%), selon un sondage de la Sofiap - filiale de la Banque Postale et de la SNCF - mené avec Ipsos sur 1000 salariés âgés de 18 ans et plus et sur 403 dirigeants travaillant en France dans des entreprises publiques et privées. « À travers les résultats de l'étude, il est beaucoup question d'inquiétudes et de situations compliquées, et particulièrement chez les jeunes », relève Laurent Permasse, président du directoire de la Sofiap.
Ce désir d'accession à la propriété semble être un idéal lointain et inatteignable pour de nombreux salariés, et pas uniquement pour ceux de moins de 35 ans: plus d'un sur trois estime qu'il ne parviendra pas à devenir propriétaire aussi rapidement qu'il le souhaiterait, voire qu'il n'y arrivera pas du tout. Et pourtant, on observe « une forte envie de devenir propriétaire de la part d'une majorité de salariés », assure Laurent Permasse. Près de deux tiers (61 %) aspirent à le devenir rapidement (22% dans les 2 ans).
Une installation en couple retardée pour 20% des salariés
L'impossible accession à la propriété a un impact direct sur les projets familiaux des salariés, obligés de faire des sacrifices. Parmi l'ensemble des salariés, faute de logement, 24% ont déjà retardé la décision d'avoir un enfant, 22% ont renoncé à en avoir un ou d'autres et 20% ont déjà reporté leur installation en couple. Parmi les salariés déjà propriétaires, un sur deux a déjà dû renoncer à certains loisirs (49%) pour financer l'achat de leur logement, trois sur dix ont limité leurs achats de nourriture (30%), 30% ont tiré un trait sur certaines activités de leur enfant voire leurs études pour 17% d'entre eux et un sur quatre s'est privé de soins médicaux ou de médicaments (25%).
Des employés ont même dû tourner le dos à leur emploi. Au cours de leur vie, plus d'un quart des salariés déclare avoir déjà changé de ville, de département ou de région parce qu'ils n'arrivaient pas à obtenir un logement adapté à leurs besoins du moment (30%). Pour cette même raison, 27% ont même déjà quitté leur entreprise. Enfin, 26% des salariés déclarent avoir déjà refusé une offre d'emploi faute de pouvoir disposer d'un logement adapté suffisamment proche du lieu de travail proposé.
Ces compromis sont particulièrement fréquents chez les jeunes, un phénomène qui illustre un décalage croissant entre les attentes des nouveaux salariés en matière de logement et l'offre à laquelle ils ont accès. « Le lien entre emploi et logement enfin est fortement mis en avant avec des salariés prêts à changer d'entreprise ou de lieu de vie pour un logement adapté, ou renonçant à un emploi du fait d'une distance trop importante du domicile. Un enjeu de taille dont doivent de saisir les entreprises et sur lequel elles peuvent agir de manière concrète par différents biais », conclut Laurent Permasse.
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