Les comptoirs qui vendent des pièces et des lingots en boutique ou sur internet profitent en ce moment du boom sur l’or. Mais ce n’est pas la seule façon d’acheter le précieux métal.
L’or, dont le cours atteint des sommets inédits après des mois de hausse ( 2452 dollars l’once mardi, soit 2252 euros), aiguise plus que jamais l’appétit des particuliers, pour qui cet actif reste une valeur refuge. Mais les épargnants, qui privilégient toujours l’achat d’or physique, ont désormais d’autres options pour profiter des vertus de l’or. Avec à chaque fois de gros avantages et quelques inconvénients.
- Les boutiques et les sites internet pour l’or physique
C’est le principal canal de vente d’or. Les comptoirs qui vendent des pièces, des lingotins (à partir de 2,5 grammes) et des lingots profitent en ce moment du boom de l’or. Pour autant, les clients qui souhaitent détenir ce métal jaune ont désormais l’embarras du choix . Ils peuvent soit en acheter en boutique, pour repartir immédiatement, quand c’est possible, avec leur pièce ou leur lingotin, soit en commander en quelques clics depuis chez eux pour se faire livrer. « Les clients peuvent venir nous voir pour passer commande, ou le faire en ligne. C’est comme ils le souhaitent, indique Laurent Schwartz, à la tête du Comptoir national de l’or, un réseau de boutiques qui vend aussi en ligne. On les contacte dès que l’or est disponible, quelques jours plus tard. Ils peuvent venir en boutique ou se faire livrer chez eux de façon sécurisée. »
Le prix d’un morceau d’or physique suit le cours de l’once (31 grammes) fixé à Londres et libellé en dollars, auquel s’ajoutent une prime - variable selon l’offre et la demande - ainsi que la marge variable du vendeur. En moyenne, le prix final est supérieur de 3 % à 5 % au cours de l’once. Avantage de la détention d’or physique ? Une fiscalité plutôt douce. La plus-value est taxée à 36,2 % avec un abattement de 5 % chaque année dès la deuxième année et une exonération totale au bout de 22 ans de détention. Mais il faut pour cela détenir une facture attestant de la date d’achat. Si ce n’est pas le cas, la taxe est de 11,5 % du montant de la revente. En revanche, la conservation de l’or physique est plus contraignante. Les particuliers peuvent le détenir chez eux, ce qui est souvent l’option choisie, malgré les risques de vol. Ils peuvent le mettre dans un coffre à la banque pour quelques centaines d’euros par an. Certains comptoirs proposent aussi de conserver les actifs moyennant une commission, par exemple 1 % de la valeur par an.
- En ETF, grâce à des applis d’épargne
L’or physique n’est pas la seule solution pour ceux qui souhaitent profiter des bonnes performances du métal jaune. Les épargnants peuvent aussi souscrire sur une appli d’épargne et en quelques clics des ETF. Ces fonds indiciels répliquent la performance d’un indice boursier (CAC 40, S&P 500…), d’un panier d’actions ou d’une matière première (or, platine…). Et les Français friands du métal précieux ne s’en privent pas. Depuis que l’or vole de records en records, le fonds or de BlackRock (IShares Physical Gold) fait un carton chez les particuliers. « Depuis six mois, il est dans les cinq ETF les plus achetés par nos clients, raconte Vincent Grard, directeur France chez le courtier Trade Republic. Il n’est devancé que par un ETF monde et deux ETF S&P 500, les best-sellers. »
Il existe néanmoins des dizaines d’ETF or. Certains sont adossés à des réserves d’or physique - c’est le cas pour celui de BlackRock, dont les lingots sont gardés à Londres dans un coffre de la banque JPMorgan. D’autres répliquent de façon synthétique - donc sans le détenir - le cours de l’or. Les ETF or ont l’avantage d’être très peu coûteux en frais (autour de 0,15 % par an). En revanche, la fiscalité, qui dépend de l’enveloppe (assurance-vie à 17,2 % au bout de 8 ans ou compte-titres à 30 %) est sur le long terme moins favorable que la détention physique.
- En actions ou au travers de fonds
C’est un marché de niche, mais qui offre une autre façon de profiter du boom de l’or sans en détenir. L’achat d’actions de sociétés minières bien souvent américaines ou canadiennes - Newmont, Barrick Gold, Kinross Gold… - permet de se caler sur l’évolution du cours du métal jaune, voire de faire mieux encore. « Une grande partie de la valeur de l’action provient du cours de l’once d’or. S’y ajoute un effet de levier, lié à la marge de ces sociétés » , rappelle Alain Corbani, gérant analyste chez Montbleu Finance, une société de gestion de portefeuilles qui pilote un fonds de sociétés minières. En clair, quand le cours du métal précieux grimpe de 10 %, celui de l’entreprise est susceptible de monter de 20 %. L’inverse est aussi vrai. Quand l’or dévisse, le cours des sociétés minières baisse plus encore. Cette corrélation ne marche pas à tous les coups. L’inflation galopante post-Covid a considérablement renchéri les coûts d’extraction ces trois dernières années. Résultat, sur la période, les mines ont fait moins bien que le cours de l’or. La chute de l’inflation devrait redonner un coup de fouet au cours de ces entreprises. « Ce n’est pas un vœu pieux, c’est purement technique » , indique Alain Corbani, qui s’attend à voir les principales entreprises du secteur reprendre des couleurs.
Ces fonds ou ces actions ont vocation à tapisser les fonds de portefeuilles. « J’en place un peu dans les allocations des gros patrimoines », raconte Philippe Camoin, à la tête du cabinet financier Helios Patrimoine à Antibes. Que ce soit en lingots, en actions ou au travers de fonds, l’or, qui surperforme aujourd’hui, garde plus que jamais son statut de valeur refuge.
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