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Elle fait appel à des faux policiers pour expulser des locataires mauvais payeurs
information fournie par Le Figaro 28/05/2021 à 06:00

(Crédits photo : Pixabay - Alexas_Fotos )

(Crédits photo : Pixabay - Alexas_Fotos )

Deux hommes se faisant passer pour des policiers ont sonné chez des locataires qui ne payaient plus leur loyer, pour les mettre en garde à vue.

Le désarroi de certains propriétaires est tel qu'ils n'hésitent pas à se faire justice eux-mêmes pour expulser des squatteurs ou des locataires mauvais payeurs. Un acte puni par la loi (30.000 euros d'amende et 3 ans de prison) mais plus durement que l'occupation illégale d'un logement (15.000 euros d'amende et 1 an de prison). Une aberration, au passage, que le Conseil constitutionnel vient, pour la deuxième fois en moins d'un an, de refuser de supprimer. Et pourtant, une propriétaire a décidé d'agir sans l'aide de la police pour récupérer son bien.

À Launaguet, petite commune au nord de Toulouse, cette femme loue un de ses appartements à un jeune couple. Tout allait bien, raconte La Dépêche. Et puis la crise du Covid est passée par là. Le mari, qui travaille dans la restauration, connaît des difficultés financières et le salaire de sa femme ne suffit pas pour couvrir les charges. Le couple n'est plus en mesure de payer le loyer entre mars et mai derniers. Dès lors, la propriétaire souhaite qu'ils quittent les lieux. Les relations se tendent entre les deux parties. Les locataires accusent leur bailleur d'être à l'origine de dégradations sur leur véhicule.

Enrôlés par la fille de la propriétaire

La semaine dernière, deux hommes, brassards de «police» autour du bras, pistolets à la hanche et document d'huissier à la main, sonnent à la porte des locataires. Ils leur annoncent qu'ils sont mis en garde à vue. Le couple demande des explications et poursuit la discussion jusque dans la rue où les caméras filment l'échange. La femme appelle discrètement les gendarmes qui, une fois sur place, découvrent le pot aux roses: les deux individus sont des imposteurs. Leur arme, insigne et lettre sont des faux. Ils sont placés en garde à vue mais eux réellement.

Interrogés, les faux policiers reconnaissent avoir été enrôlés par la fille de la propriétaire qui, comme eux, vit en région parisienne et a été mise en garde à vue. Quant aux imposteurs, ils ont été mis en examen pour tentative d'extorsion, tout comme la propriétaire. « Rien ne justifie une telle conduite. On a évité le pire », a réagi Me Nicolas Raynaud De Lage, l'avocat des locataires.

Pour rappel, le non-paiement ou le paiement partiel du loyer peut engendrer l'expulsion du locataire. Dans ce cas, le propriétaire doit faire appel à un huissier qui va mettre en œuvre la procédure d'expulsion. Mais, contrairement aux squats pour lesquels les procédures ont été raccourcies par une nouvelle loi entrée en vigueur en janvier dernier, celle pour les loyers impayés est longue et doit passer par la justice. De quoi impatienter certains propriétaires désireux de récupérer leur logement rapidement.

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