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Ce que la crise sanitaire pourrait changer pour nos espaces de travail
information fournie par Le Figaro 09/11/2020 à 06:00

(Crédits photo : Unsplash - Austin Distel )

(Crédits photo : Unsplash - Austin Distel )

Les confinements ont profondément changé les façons de travailler ces derniers mois. Localisation, réduction des surfaces, coworking... les questions sont nombreuses sur l'avenir du bureau.

Les tours endormies de la Défense comme les bureaux quasiment vides à travers le pays sans mettre pour autant l'activité totalement à l'arrêt interrogent forcément sur nos espaces de travail. Certes, le télétravail est actuellement imposé dans les activités qui le permettent et reste inapplicable dans bon nombre de métiers. Il n'empêche: le modèle actuel du bureau est mis à rude épreuve par la crise sanitaire. Est-il situé au bon endroit, dans un centre-ville souvent très cher? Les locaux ne sont-ils pas surdimensionnés? Le locataire a-t-il assez de souplesse pour agrandir ou réduire rapidement la surface qu'il utilise? Les lieux permettent-ils de stimuler la créativité et le travail de groupe?

Pour l'instant, les choses bougent peu, bon nombre d'entreprises se préoccupant de parer au plus pressé. Cela n'empêche pas les directions de l'immobilier des grandes sociétés d'être toutes en pleine réflexion sur l'avenir et les changements pourraient être rapides, ne serait-ce que parce qu'il y a parfois de substantielles économies à la clé. «Nous vivons une situation totalement inédite qui pourrait permettre, plutôt qu'une transformation radicale, une convergence des différents modes de travail que nous connaissons, estime Philippe Rosio, PDG de Foncière INEA. Cette situation inédite permettra de faire la synthèse entre des expériences passées (l'open-space), présentes (le flex building) et futures (les avancées du coworking). Ce qui est clair, c'est que l'enjeu majeur est devenu le bien-être au travail.»

Des restaurants ouverts

Les espaces de coworking justement poursuivent actuellement leur activité de façon plus «normale» que d'autres bureaux, même s'il est évidemment plus difficile de recruter actuellement de nouveau locataires. C'est dans cette période compliquée que Laurent Geneslay, cofondateur de l'enseigne de coworking haut de gamme The Bureau, a ouverte dans le quartier de l'Opéra, son troisième site. «J'ai créé ce concept pour faire le bureau dans lequel j'aimerai moi-même travail» , explique ce quadragénaire qui a été trader pendant plus de 15 ans. Tout en reconnaissant que le géant américain WeWork a beaucoup fait pour évangéliser le marché du coworking ou en saluant la réussite de la pépite française Morning, il estime se placer sur un créneau différent. Il vise des locaux de 3000 m² et ne souhaite pas dépasser les 5000 m² et attire une clientèle de quadra comme lui, sensbile à sa déco années 50 et à cette petite atmosphère de club privé. Des surfaces plus intimes qui conviennent à des sociétés qui se lancent, des cabinets d'avocats ou des projets de grands groupes (comme la marque Fenty associant LVMH et la chanteuse Rihanna qui est née dans ses murs). Et il se définit quasiment comme un hôtelier, estimant qu'il fait du boutique-office comme d'autres font du boutique hôtel. Pas question d'ailleurs de prendre des locaux où l'on ne pourrait installer une cuisine professionnelle, l'argument culinaire fait mouche auprès de ses clients, d'autant qu'en ces temps de confinement le restaurant est toujours ouvert puisqu'il ne s'agit pas d'un espace ouvert au public. Ces moments de convivalité et d'échange, aux antipodes du télétravail ou de l'open space sont aujourd'hui particulièrement recherchés.

Non loin de là, Kwerk Madeleine, quatrième adresse parisienne de cette enseigne (une cinquième ouvrira l'an prochain) mise elle aussi sur des atouts dans l'air du temps. Là encore, l'enseigne est haut de gamme et la déco particulièrement soignée mais les locaux sont plus vastes (autour de 8000 m²) et le tout est résolument tourné vers le bien-être et la santé. Un concept que les cofondateurs de l'enseigne, Lawrence Knights et Albert Angel, ont résumé sous l'appellation Wellworking. Depuis la nourriture ayurvédique proposée pour la restauration aux cours de yoga, salles de méditations et de massage en passage par les équipements ergonomiques et de multiples types de chaises, tout est prévu pour se sentir bien au travail. Une thématique pleinement dans l'air du temps et qui s'accompagne d'un argument massue pour le site de Madeleine: une immense terrasse accessible à tous les locataires tout au long de la journée. En période de confinement, les lieux sont plus que jamais appréciés.

Le prix de la flexibilité fait débat

Il n'en reste que ces adresses hypercentrales et très parisiennes restent une niche pour le secteur du bureau. Avec le retour en grâce actuel de lieux de vie plus apaisée et l'attrait des villes moyennes, pas sûr que les bureaux continuent à se concentrer dans le cœur de la capitale. Ce n'est pas Philippe Rosio, PDG de Foncière Inea qui dira le contraire. Sa société n'est présente qu'en province et, signe des temps, elle résiste mieux actuellement en Bourse que les géants du secteur. Selon lui, les bureaux gigantesques et les localisations en plein centre-ville ne sont pas forcément à privilégier. «Le quartier d'affaires de la Part-Dieu, un secteur péri-urbain qui s'intègre à la ville et se fait finalement rattraper par elle me semble un modèle d'avenir» , estime-t-il. En revanche, il ne semble pas persuadé de la mort prochaine du bail commercial 3/6/9 ans que beaucoup de locataires estiment trop rigide. «L'hyper-flexibilité a un coût non négligeable au mètre carré» , souligne-t-il. Les champions du coworking ne partagent évidemment pas cet avis, eux qui ont de leur mois de préavis un argument de commercialisation majeur. «Nous proposons un produit réellement clé en main, sans frais annexes, explique Laurent Geneslay. Quoi qu'on en dise, nous sommes au final moins chers que les formules classiques.»

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