La baisse significative des taux d'intérêt impacte le rendement des produits d'épargne. Dans un contexte général de taux d'intérêt de plus en plus bas, voire négatifs, les taux de rémunération des assurances vie devront s'ajuster. C'est l'appel lancé le 25 octobre dernier par le gouverneur de la Banque de France et le vice-président de l'Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR) aux acteurs français de l'assurance vie.

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Une priorité absolue
Lors de la conférence annuelle internationale de la Fédération française de l'assurance (FFA) qui s'est tenue le 25 octobre dernier à Paris, plus de 20 représentants des principales autorités françaises, européennes et internationales en matière d'assurance, dirigeants et spécialistes renommés, sont intervenus pour tenter de répondre à cette question : « comment assurer le long terme dans un avenir à court terme ? ».
Dans le cadre de la conférence, le vice-président de l'ACPR, Bernard Delas, a déclaré « priorité absolue » la baisse des rendements offerts par le fonds en euros. Un appel renforcé par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui incite quant à lui « les organismes d'assurance à amplifier leurs efforts dans deux directions : la baisse des taux servis et la diversification des produits et du modèle d'affaires. »
La baisse des taux apparaît essentielle dans le contexte global du refroidissement de l'économie mondiale pour permettre aux assureurs de faire face à leurs engagements de rémunération sur le long terme. Une priorité, certes, qui apparaît difficile à mettre en œuvre pour les compagnies d'assurance, entachant indéniablement l'attractivité des produits d'assurance vie. Actuellement, le taux moyen servi sur un contrat en cours est de 1,8%, un taux encore trop élevé, selon le banquier central.
L'assurance vie reste le produit d'épargne privilégié des Français
Présent à la conférence internationale de la FFA, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a insisté sur la nécessité d'une transformation progressive, ceci afin de ne pas déstabiliser le marché. Le ministre a par ailleurs « écarté toute solution qui consisterait à remettre en cause la garantie sur le capital. » Si, pour le ministre, la baisse du rendement est inévitable, le fonds en euros doit quant à lui demeurer stable pour conserver sa place dans l'épargne des Français.
La diversification des produits d'épargne
Pour le gouverneur de la Banque de France, la situation nécessite une totale collaboration des compagnies d'assurance, appelées à inciter leurs clients à diversifier leurs produits d'épargne. Il a notamment demandé aux professionnels d'inciter leurs épargnants à diversifier leurs produits d'épargne, sous réserve des obligations liées au devoir de conseil. Cette transformation permettrait aux compagnies de tenir l'exigence de rendement sur le long terme.
Une baisse concrète
L'annonce des taux de rendement annuels revêt chaque année des enjeux tactiques pour les différentes compagnies d'assurance. Sans cérémonie, les deux importants assureurs Swiss Life et Generali ont annoncé leurs taux dès fin novembre, en forte baisse par rapport à l'année dernière (1 % net de frais de gestion pour Swiss Life - 0,50 point en moins par rapport à l'an passé et 1 % net de frais de gestion et de toute bonification également pour Generali).
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