À Paris, le marché de l'immobilier locatif frôle parfois l'absurdité. Un étudiant avec un bon garant a plus de chances de trouver un logement qu'un jeune actif bien rémunéré. Léa est réalisatrice pour une boîte de production parisienne. Durant l'été 2019, cette journaliste de 23 ans aux cheveux blonds tirés en arrière se met en quête d'un T2 autour de 1 000 euros par mois. Elle gagne en moyenne 2 700 euros net chaque mois et dispose d'un bon garant, mais son statut d'intermittente du spectacle est synonyme d'instabilité pour les agences immobilières.
Ses collègues lui conseillent alors de se faire passer pour une étudiante. Avec l'aide d'un ami, elle trafique son ancienne attestation de scolarité sur Photoshop. Le jour de la visite, elle obtient le bail face à trente locataires concurrents : « L'agence m'a rappelée le lendemain. J'avais une heure et demie pour donner ma réponse. Le surlendemain, j'ai signé le bail. »
Depuis que les loyers ont explosé à Paris, trouver un logement est synonyme de course de fond. Les profils les moins solvables (intermittents, restaurateurs, professions libérales…) sont les premiers écartés par les agences, sans parler des discriminations raciales. Gérante d'un restaurant, Pauline a mis huit mois à trouver un logement malgré 7 000 euros de revenus cumulés avec son compagnon. « À 30 ans, on nous demandait toujours des garants. Personnellement, je l'ai mal vécu. On gagne bien
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