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À Lyon, une «ligne» gratuite toutes les 4 min
information fournie par Le Figaro 20/05/2022 à 06:03

(Crédits photo : Unsplash - Julien Rocheblave )

(Crédits photo : Unsplash - Julien Rocheblave )

Pas de réservation, le passager se rend à l'arrêt et peut indiquer sur l'application sa destination. Le conducteur partage son trajet et passe prendre les candidats, signalés à l'arrêt par un panneau lumineux.

En cette fin d'après-midi, les passagers sont nombreux à patienter à l'arrêt de covoiturage Lane du quartier Mermoz, à Lyon: veille de week-end oblige, les usagers BlaBlaCar du week-end profitent de ce point de rendez-vous conçu pour les covoitureurs du quotidien, qui partagent leurs trajets domicile-travail à travers le réseau Lane. Sous l'abribus orange vif, Céline attend qu'un conducteur la raccompagne chez elle à une trentaine de kilomètres au sud-est de Lyon. «Avant, je prenais ma voiture toute seule pour venir travailler. Depuis deux ans, j'utilise le service deux à trois fois par semaine.»

Mise en place en 2018 par la société Ecov en partenariat avec les collectivités locales, cette ligne de covoiturage relie Villefontaine et Bourgoin-Jallieu, en nord Isère, à Saint-Priest et Lyon. Le principe du service, fonctionnel aux heures de pointe, est le suivant: pas de réservation, le passager se rend à l'arrêt et peut indiquer sur l'application sa destination. Le conducteur partage son trajet et passe prendre les candidats, signalés à l'arrêt par un panneau lumineux. «En moyenne, le temps d'attente est inférieur à 4 minutes» , précise Camille Beauchamp, chef de projet chez Ecov. Au-delà de 20 minutes, le service fournit un Uber: une garantie de départ qui vise à «lever les réticences des usagers».

Le pari fonctionne: le réseau qui compte 11.500 inscrits a repris sa croissance post-Covid: en mars, il a battu tous les records avec 1800 trajets. «Il y a beaucoup de nouveaux en ce moment» , confirme Sylviane, inconditionnelle du service, qui s'apprête à rentrer à Bourgoin-Jallieu. Un coup de boost auquel la hausse du carburant n'est sans doute pas étrangère.

Un Uber gratuit offert au-delà de 20 min d'attente

Pour les conducteurs, le levier financier reste la motivation centrale, le système étant attractif: le passager ne paie rien, le chauffeur reçoit 1 euro par trajet partagé et 2 euros par personne transportée. « C'est clairement ce qui m'a motivé» , reconnaît Florian, le chauffeur de Céline, aussi rassuré par l'aspect local du réseau, plus «sécurisant» . Mais si Lane ne vise pas à concurrencer le train, il capte aussi des déçus du rail comme Sylviane, harassée par les retards à répétition. «En plus, l'arrêt est à 6 minutes à pied de mon travail, je n'ai plus de métro à prendre en arrivant à Lyon.»

Son chauffeur du jour, Yann, se dit quant à lui sensible à «l'aspect environnemental» et apprécie la «convivialité» de ces trajets. « Le lien social, c'est un bonus», renchérit Céline. Reste à développer le service sur d'autres lignes. «J'ai plein de collègues qui aimeraient avoir le même système dans leur ville!» , conclut Sylviane avant de monter à bord. Une possibilité à laquelle la métropole de Lyon réfléchit, selon Camille Beauchamp.

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