
Congrès annuel du Parti travailliste britannique à Liverpool
par Alistair Smout
La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a évoqué lundi la possibilité d'imposer de nouvelles hausses d'impôts dans le cadre du prochain budget qu'elle doit présenter en novembre, en raison des évolutions géopolitiques.
Avant son discours à la conférence du Parti travailliste au pouvoir, lundi, Rachel Reeves a déclaré à la BBC que les promesses de ne pas augmenter les impôts sur le revenu ou la TVA restaient valables, tout en laissant entendre que certaines augmentations d'impôts seraient nécessaires dans le cadre de la prochaine échéance budgétaire, le 26 novembre.
Interrogée sur la possibilité de réitérer la déclaration qu'elle avait faite aux entreprises en novembre dernier, à savoir qu'elle ne prévoyait pas de nouveaux emprunts ni de nouveaux impôts, Rachel Reeves a déclaré : "Je pense que tout le monde peut voir que le monde a changé, et nous ne sommes pas immunisés contre ce changement."
La chancelière de l'Échiquier a évoqué les droits de douane du président américain Donald Trump, les conflits mondiaux et une éventuelle révision à la baisse de la productivité par l'Office for Budget Responsibility (OBR) comme ayant un impact sur les perspectives.
"Nous devons y répondre (...) il est très important que nous maintenions ces engagements en faveur de la stabilité économique", a-t-elle déclaré à la BBC.
"J'aimerais qu'il en soit autrement, mais je suis chancelière dans le monde tel qu'il est, et non dans le monde tel que je souhaiterais qu'il soit", a-t-elle ajouté.
Rachel Reeves a également déclaré qu'elle souhaitait que l'OBR ne fournisse plus qu'une seule série de prévisions budgétaires par an, plutôt qu'une actualisation en milieu d'année. Plus tôt cette année, cette procédure a obligé le gouvernement à prendre des mesures pour maintenir ses objectifs budgétaires sur la bonne voie.
Après une première année au pouvoir entachée de faux pas et de démissions, le Parti travailliste est distancé par le parti d'extrême droite Reform UK dans les sondages et se trouve sous pression pour améliorer le niveau de vie sans rompre la discipline budgétaire qu'il s'est lui-même imposée.
Les députés de la gauche travailliste font pression sur Rachel Reeves pour qu'elle trouve des fonds pour financer des mesures telles que la lutte contre la pauvreté infantile, mais elle s'est engagée à respecter sa promesse d'équilibrer le budget d'ici à 2029, craignant de dissuader les grands investisseurs d'acheter ou de conserver la dette britannique.
Dans son premier budget, il y a moins d'un an, Rachel Reeves a annoncé les plus fortes augmentations d'impôts depuis 30 ans. Mais d'autres augmentations, potentiellement aussi importantes, sont attendues dans son prochain budget, le 26 novembre, ce qui inquiète les entreprises.
Les coûts d'emprunt de l'État sont déjà élevés. Le rendement des obligations britanniques à 30 ans a atteint son niveau le plus élevé depuis 1998 au début du mois de septembre.
Bien qu'elle ait connu la croissance la plus rapide du G7 au premier semestre, l'économie britannique devrait croître de moins de 1,5% en 2025, et l'inflation devrait atteindre 4% en septembre, soit le double de l'objectif de la Banque d'Angleterre.
(Reportage Alistair Smout, Elizabeth Piper et Andrew MacAskill, avec William Schomberg, Sarah Young et Sam Tabahriti ; version française Coralie Lamarque, édité par Kate Entringer)
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