L'Assemblée nationale à Paris
PARIS (Reuters) -L'Assemblée nationale a adopté samedi la partie "recettes" du budget de la Sécurité sociale (PLFSS), avec 176 voix pour et 161 voix contre, ouvrant la voie à la poursuite des débats au sein de l'hémicycle, qui doit désormais se prononcer sur le volet "dépenses" et en particulier la suspension de la réforme des retraites.
Le Rassemblement national (RN), comme La France insoumise (LFI) ont voté contre le projet de loi largement remanié, contrairement au Parti socialiste (PS). Les députés de la Droite républicaine (DR) et le groupe écologiste avaient, quant à eux, fait part de leur abstention sur le texte.
"Ce vote n’est pas un vote pour le budget, il est un vote pour la poursuite du débat afin de revenir sur le 'musée des horreurs' du gouvernement", a réagi le PS dans un communiqué, arguant que si le volet "recettes" avait été rejeté, le projet de budget initial de la Sécurité sociale aurait été transmis au Sénat.
Olivier Faure, le premier secrétaire du parti à la rose, a déploré "le jeu du pire" de LFI et le RN qui ont voté contre.
"Le jeu du pire c’est de ne pas permettre que demain les Français et les Françaises puissent avoir la possibilité de partir en vacances de Noël en sachant que leur pouvoir d’achat sera préservé", a-t-il déclaré devant des journalistes depuis le Palais Bourbon.
Le RN déplore de son côté un texte qui "va pénaliser près de 15 millions de Français, (venant) déséquilibrer totalement cette partie recette".
"(Il) est hors de question que les classes moyennes, en particulier les épargnants, paient à hauteur de 3 milliards d’euros cette année et 5 milliards l’année prochaine, les magouilles entre le Parti socialiste et les macronistes", a déclaré le député RN Jean-Philippe Tanguy.
Le gouvernement avait appelé à voter pour la partie "recettes" du PLFSS dès ce week-end.
"Ce vote est une étape, les discussions parlementaires continuent. Plus que jamais, le gouvernement se tient à disposition des députés et sénateurs pour la suite des débats", a commenté après le vote le Premier ministre Sébastien Lecornu sur X, qui a dit "prendre acte" d'un vote sans 49.3.
Le PLFSS 2026 prévoit de ramener le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d'euros, contre 23 milliards en 2025, ce qui constitue une "amorce fragile de redressement" soumise toutefois à de "fortes incertitudes", selon un rapport de la Cour des comptes publié lundi.
En signe d'apaisement et de main tendue vers la gauche, Sébastien Lecornu s'est dit prêt à renoncer au gel des pensions de retraites et à celui des prestations sociales - des mesures qui viendraient s'ajouter à la suspension de la réforme des retraites de 2023 inscrite dans le PLFSS.
(Rédigé par Zhifan Liu, avec la contribution d'Elizabeth Pineau)

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