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Echec de la commission mixte paritaire sur le budget 2026
information fournie par Reuters 19/12/2025 à 11:07

Vote sur le projet de loi de finances 2026 au Sénat français à Paris

Vote sur le projet de loi de finances 2026 au Sénat français à Paris

par Elizabeth Pineau

Leurs travaux à peine entamés, les 14 membres de la commission mixte paritaire (CMP) ont acté vendredi matin l'impossibilité de trouver un compromis sur le budget de la France ‍pour 2026, ouvrant la voie à une "loi spéciale" et conduisant le Premier ministre Sébastien Lecornu à annoncer une consultation des forces politiques.

"Sommes-nous capables d'aboutir à un texte en capacité d'être adopté par les deux Assemblées ? Non. La CMP est donc non conclusive", ‌a déclaré le député Philippe Juvin (Les Républicains), membre de la CMP composée de sept députés et sept sénateurs.

Eric Coquerel (La France insoumise), président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a confirmé que "les rapporteurs (n'ont) pas été en ​mesure de nous présenter une proposition de rédaction" et que les articles du Projet de loi de finances (PLF) n'ont ⁠par conséquent pas été examinés.

L'échec a été acté en début de réunion, organisée au Palais-Bourbon et qui a duré au final environ une heure.

Dans un message sur le réseau X, Sébastien Lecornu écrit que ⁠le gouvernement "prend acte" de cet échec et "regrette ‍l’absence de volonté d’aboutir de certains parlementaires".

"Le Parlement ne pourra donc pas voter un budget ⁠pour la France avant la fin de l’année", poursuit-il, ajoutant qu'il réunira "à partir de lundi, les principaux responsables politiques pour les consulter sur la marche à suivre pour protéger les Français et trouver les conditions d'une solution."

Le budget avait été adopté en ​première lecture lundi au Sénat dans une version profondément remaniée par rapport à celle de l'Assemblée nationale, avec un déficit public porté à 5,3% du produit intérieur brut (PIB) alors que l'objectif initial était 4,7%.

"LOI SPÉCIALE"

A la différence du projet de loi ⁠de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), adopté grâce au soutien des socialistes et à l'abstention d'une majorité d'écologistes, ​le PLF ne bénéficie pour l'instant d'aucune garantie politique.

L'échec de la CMP ouvre la voie ​à une "loi spéciale" permettant de ​prélever les impôts et de faire fonctionner les administrations sur la base du budget de l'année précédente - en attendant une nouvelle ​version du PLF élaborée début 2026.

Cette loi doit passer en conseil ⁠des ministres avant d'être examinée au Parlement.

En marge du conseil des ministres mercredi à l'Elysée, l'entourage du président Emmanuel Macron continuait de tabler sur un "plan A" consistant à laisser la parole au Parlement, sans recours à l'article 49.3 de la Constitution permettant d'adopter un texte sans vote.

Malgré la constance du Premier ministre Sébastien Lecornu sur cette ligne, des voix se sont élevées pour envisager une ‌telle hypothèse au sein du camp présidentiel - le député MoDem Marc Fesneau, l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne - mais aussi l'ex-président socialiste François Hollande.

Dépourvu de majorité à l'Assemblée, le gouvernement de Sébastien Lecornu est sous la menace constante du vote d'une censure synonyme de chute et de crise politique majeure.

Tourner la page du budget permettrait au gouvernement et au Parlement de s'atteler à d'autres priorités à l'approche des élections municipales de mars et de la course à l'Elysée, un an plus tard.

(Reportage Elizabeth Pineau, ‌édité par Sophie Louet et Kate Entringer)

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