Peut-on vraiment encore emprunter sans apport ? ( Crédits: © Zenhya - stock.adobe.com)
À l'heure où les banques se font de plus en plus sélectives, qui peut encore emprunter sans fournir d'apport personnel ? Rare, ce privilège est toutefois accordé à certains ménages, mais lesquels ?
Par MoneyVox,
Un achat immobilier est un moment marquant pour les ménages, d'autant plus qu'il s'accompagne généralement de la souscription d'un crédit si possible avec le meilleur taux . Mais pour accéder à ce précieux emprunt, il est très souvent nécessaire de fournir un apport personnel, c'est-à-dire de payer une partie du projet grâce à ses économies. Vous n'avez pas d'argent de côté ? Vous voulez garder précieusement votre épargne ? Voici comment emprunter sans apport.
Combien faut-il apporter pour obtenir un prêt immobilier ?
Il n'existe pas de disposition légale qui encadre le niveau d'apport exigé, mais, dans la pratique, les banques demandent généralement un apport représentant au moins 10 % d'un projet immobilier. Pour un besoin global de 200 000 euros, cela représente donc la somme de 20 000 euros… au minimum ! La norme est donc particulièrement contraignante, mais permet aux banques de se rassurer. La possibilité pour un emprunteur d'apporter plusieurs milliers d'euros dans un projet témoigne de sa capacité à mettre de l'argent de côté et à anticiper l'avenir.
Au-delà de cet aspect, l'apport sécurise l'octroi d'un crédit immobilier pour l'établissement prêteur. En effet, avec une exigence de 10 % d'apport, les divers frais sont couverts par l'épargne de l'emprunteur : frais de notaire, frais de dossier, frais de courtage, frais de garantie, etc. La banque ne prête donc qu'une somme équivalente au prix de vente du bien. Si l'établissement bancaire doit faire jouer une garantie, il sera donc assuré de retrouver toutes ses billes, ou presque.
Quels sont les dossiers accordés sans apport ?
L'intérêt de l'apport pour la banque est certain, mais tous les emprunteurs ne sont pas en mesure d'amener plusieurs milliers d'euros pour devenir propriétaire. Pour d'autres, c'est un choix que de conserver son épargne sur des placements, plutôt que de l'investir dans un logement. Cependant, les dossiers accordés sans apport restent très minoritaires : ils représentent 23 % des crédits immobiliers, soit moins d'un dossier sur quatre.
Qui peut souscrire un prêt immobilier sans apport ? Plusieurs critères entrent en compte dans la décision des banques. En premier lieu, la localisation de l'emprunteur peut avoir son importance. Certaines régions étant particulièrement disputés, les différentes enseignes sont donc prêtes à faire des sacrifices pour séduire de nouveaux clients. Les banques ont également tendance à favoriser les jeunes emprunteurs, de moins de 31 ans, qui ont fait des études d'ingénieurs ou de grandes écoles, et qui peuvent voir leur carrière évoluer rapidement.
Les investisseurs dans l'immobilier locatif sont aussi une cible appréciée des établissements financiers, de même que les foyers qui souhaitent acquérir une résidence secondaire. En effet, ces profils plutôt haut de gamme disposent déjà d'un patrimoine immobilier par l'intermédiaire de leur résidence principale. Une garantie qui a aussi un inconvénient : celui d'être souvent associé à un premier crédit immobilier. En cumulant deux mensualités d'emprunt, le taux d'endettement d'un foyer peut rapidement dépasser les 35 %, or les banques sont désormais tenues par la loi, en principe, de respecter ce seuil. Une obligation complétée par une seconde règle : les crédits octroyés ne doivent pas dépasser une durée de remboursement de 25 ans.
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