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Peut-on encore éviter que le logement ne devienne une bombe sociale?
information fournie par Le Figaro 01/12/2022 à 06:00

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Alors que l'inquiétude va croissant sur le blocage du marché immobilier, les professionnels de la construction estiment qu'il est urgent d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard.

Une charge au bazooka. Dans une récente tribune, le président de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC), Damien Hereng, n'y va pas par quatre chemins pour qualifier l'action des pouvoirs publics dans son secteur. «Cette politique de France des locataires transforme peu à peu l'accession en privilège réservé aux élites, souligne-t-il. En organisant ainsi méthodiquement la précarité patrimoniale des Français, nos gouvernants préparent de façon certaine la prochaine bombe sociale.» Il est vrai que la plupart des professionnels et des spécialistes de l'immobilier alertent depuis des mois sur le risque de flambée de mécontentement face à la difficulté de se loger dans de bonnes conditions.

Et si les problèmes de financement concernent aussi bien les acheteurs d'immobilier ancien que dans le neuf, il faut bien reconnaître que c'est ce dernier secteur qui concentre le plus de difficultés. Car, dans l'ancien, on commence à observer quelques baisses de prix permettant d'entrevoir quelques ajustements entre l'offre et la demande. En revanche pour le neuf, entre flambée du coût des matériaux et augmentation des coûts de construction sans oublier un foncier toujours aussi cher, rien ne permet d'endiguer la hausse des prix. «L'ancien c'est important, mais on raisonne globalement à périmètre constant, explique Grégory Monod, président du Pôle habitat de la Fédération française du bâtiment. À coup de rénovation, on peut espérer mobiliser 450.000 logements supplémentaires, ce qui reste très peu face aux enjeux. L'apport de la construction reste indispensable.»

Silence assourdissant

Pour sortir de l'ornière, les syndicats professionnels s'accordent pour estimer qu'un prêt à taux zéro permettant de financer 40% du budget quelle que soit la localisation du projet serait un bon outil de solvabilisation. Ils réclament également une réforme du calcul du taux d'usure pour éviter le blocage de dossiers qui devraient être finançables. Par ailleurs, la FFC suggère la mise en place d'un mécanisme public de garantie (à l'image des mécanismes de caution parapublics pour locataires) afin de faciliter l'accès au crédit des futurs propriétaires. De son côté, Pôle Habitat souhaite la restauration de l'APL accession, espère un successeur au Pinel et attend beaucoup d'un futur statut du bailleur privé.

Il faut cependant noter que les deux syndicats de constructeurs de maisons divergent quelque peu sur l'appréciation de l'implication toute récente du gouvernement. Alors que la FFC dénonce le «silence assourdissant» des autorités, la FFB et son Pôle Habitat saluent une tardive prise de conscience des enjeux. «Nous avons le sentiment que pour la première fois le gouvernement a envie d'agir sur le sujet du logement, souligne Grégory Monod, et le Conseil national de la refondation (CNR) avec son volet logement envoie des signaux positifs.» Une position que partage le président de la Fédération française du bâtiment, Olivier Salleron. «Il n'est pas trop tard pour agir, estime-t-il. Dans la construction de maisons notamment, cela peut redémarrer vite, les permis de construire n'étant pas un réel problème.»

Tous s'accordent néanmoins à reconnaître qu'il faudra mettre en œuvre des mesures chocs et faire preuve de solidarité dans la filière. Preuve, selon eux, d'un discours plus conciliant du gouvernement, la Zéro artificialisation nette semble pouvoir être adaptée plus finement que prévu. «Il faut vraiment pouvoir mettre rapidement sur le marché un nombre suffisant de logements, prévient Grégory Monod. Il ne s'agit plus aujourd'hui de fluidifier le marché mais bel et bien de réparer un parcours résidentiel qui a été complètement détruit ces derniers temps.»

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