Les habitants d’une résidence à Villepinte (93) se plaignent depuis plusieurs mois des «conditions indignes» dans lesquelles ils vivent.
« Vous êtes des bons à riens ! » L’émotion est palpable et la colère non dissimulée. Depuis plusieurs mois, Dominique vit l’enfer chez elle à Villepinte (93) : remontées d’égout, invasion de moucherons et de rats , humidité et moisissure. Idem chez d’autres voisins qui subissent les mêmes désagréments au quotidien. « Je fais bronchite sur bronchite, ma femme, qui est asthmatique, est plus souvent à l’hôpital qu’à la maison », enrage Laurent (le prénom a été modifié). Comme lui, les locataires accusent le bailleur social de ne rien faire. « Ils ne répondent pas à nos courriers et au téléphone. Parfois, ils répondent, disent «oui» et ne font rien », dénonce Dominique, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux par Clémentine Autain, députée LFI de la Seine-Saint-Denis qui a recueilli les témoignages des habitants de la résidence (voir la vidéo ci-dessous) .
L’élue francilienne, caméra à l’appui, a filmé les parties communes de la résidence Les Terrasses-Pasteur à Villepinte. On y voit des dizaines de «points noirs» sur les murs qui ne sont rien d’autre que des moucherons. « Cela fait deux mois que ça dure. C’est comme cela à chaque étage. Les moucherons rentrent dans les appartements », explique Clémentine Autain. Un locataire a même eu droit à une « invasion de rats ». Ajoutez à cela des problèmes de canalisation qui entraînent l’apparition d’excréments dans les appartements.
CDC Habitat , filiale de la Caisse des dépôts qui gère plus de 500.000 logements, est dans le viseur des locataires. « Rien n’est fait par le bailleur, ne serait-ce qu’une désinsectisation. Il laisse les gens vivre là-dedans », s’insurge une locataire. La colère des habitants ne s’arrête pas là. Selon eux, le bailleur social leur ferait payer, « pour des services quasi inexistants », des charges « astronomiques » qui peuvent grimper jusqu’à 6000 euros par an pour des personnes pourtant seules. « La régularisation se fait dans des circonstances opaques de la part du bailleur qui ne transmet pas les factures pourtant réclamées par les locataires », dénonce Clémentine Autain.
Étalements des charges proposés
Contacté par Le Figaro , CDC Habitat reconnaît « un problème de remontée des eaux usées dans les vides sanitaires de la résidence » qui a entraîné « des nuisances olfactives et la présence de moucherons et autres nuisibles dans les parties communes ». Le bailleur social assure que ses équipes sont mobilisées « depuis plusieurs mois » pour régler le problème. En attendant, CDC Habitat affirme avoir mis en place « des pompages réguliers des vides sanitaires et des nettoyages approfondis ».
Malgré cela, la copropriété a dû faire face à un nouveau refoulement des eaux usées. Pour y remédier, le bailleur certifie avoir contacté la mairie et le prestataire du réseau pour opérer un curage complet du réseau et trouver une solution définitive. Quid des moucherons et des rats ? « Des opérations de dératisation et de désinsectisation sont menées régulièrement, dont la dernière en urgence cette semaine », garantit CDC Habitat.
Quant aux problèmes d’humidité, il ne s’agit, selon le bailleur, que d’un seul cas. Et aucune réclamation n’aurait été déposée. « Nous avons immédiatement pris contact avec le locataire concerné pour l’accompagner et le sensibiliser à l’usage optimal de la VMC (ventilation mécanique contrôlée) qui ne doit pas rester fermée», explique CDC Habitat.
Enfin, au sujet des charges locatives, le bailleur social explique que « les deux régularisations successives des charges pour 2023 et 2024 s’expliquent par des facteurs conjoncturels, notamment la fin du bouclier tarifaire et un sous-dimensionnement des provisions de chauffage». «Afin de limiter l’impact financier sur les familles, nous avons décidé d’ajuster les acomptes dès juin dernier, pour que la régularisation de l’exercice 2025 soit la plus faible possible», poursuit CDC Habitat qui déclare avoir proposé aux locataires dans le besoin, un étalement des paiements et promet qu’il enverra, « dans les meilleurs délais », les justificatifs de charges réclamés début octobre.

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