C’est un pan de la mémoire de Marie Curie qui risque de disparaître. La villa qui servait de laboratoire parisien au prix Nobel de chimie devrait être démolie pour laisser place à l’agrandissement d’un campus.
La villa qui servait de stockage des matières premières et de laboratoire de purification du radium à Marie Curie , prix Nobel de chimie, au 20 rue d’Ulm, dans le 5e arrondissement de Paris, aujourd’hui inutilisée, est en passe d’être démolie. Un drame pour certains Parisiens qui appelle au classement de la villa au titre des Monuments Historiques, le seul moyen pour sauver in extremis la propriété érigée en 1914 des bulldozers.
La bâtisse, également nommée Pavillon des Sources, soit le plus petit bâtiment de l’Institut Curie, doit laisser place à une extension du campus Pierre et Marie Curie Val de Grâce. Le dernier permis de démolir date du 24 mars dernier. La démolition peut donc avoir lieu à tout moment.
Vers une suspension de la procédure de démolition?
Le jardin ardemment désiré par Marie Curie, où elle aurait choisi les tilleuls plantés de-ci de-là, et les platanes, pourrait lui aussi être rasé. « Détruire le Pavillon des Sources et abattre les tilleuls plantés par Marie Curie est inacceptable. Tout aussi inacceptable est la construction d’un bâtiment énorme qui sera en co-visibilité avec le Panthéon », alerte sur Twitter Baptiste Gianeselli, qui milite pour la préservation du patrimoine. « Nous avons des bureaux dans le nord-est de Paris, à Porte de la Chapelle, qui sont vides. Pourquoi ne pas étudier d’autres possibilités pour pouvoir s’agrandir », propose Émile Meunier, conseiller écologiste de Paris, interviewé par BFM Paris Île-de-France .
La commission du Vieux Paris réclame aussi le classement du bâtiment au titre des Monuments Historiques par le ministère de la Culture depuis janvier 2020. Ainsi, la procédure de démolition pourrait être suspendue , du moins temporairement. « Une instance de classement au titre des Monuments Historiques place le bien sous le régime du classement pendant douze mois, laissant aux services de l’État le temps d’examiner l’opportunité d’une décision de protection inscription ou classement) définitive », souligne Baptiste Gianeselli. Il ne reste plus qu’à attendre la réaction du ministère de la Culture, le juge ultime en la matière.
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