Pour 80% des logements proposés par Action Logement à Gennevilliers, les habitants et les travailleurs de la commune seront prioritaires.
Après avoir martelé son souhait d’instaurer une préférence nationale pour l’attribution des logements sociaux, le Rassemblement National propose désormais dans son programme « d’instaurer une priorité d’accès au logement social pour les travailleurs des secteurs prioritaires ». La ville de Gennevilliers , dans les Hauts-de-Seine (92), pourtant dirigée par un maire communiste, n’a pas attendu le résultat des élections législatives pour se mettre à la préférence municipale pour les demandeurs de logements sociaux.
Elle vient de conclure un accord avec Action Logement: « 1/3 des logements sont réservés par Action Logement dans notre ville, ça fait beaucoup. L’idée c’est de faire en sorte que ce soit des salariés qui travaillent à Gennevilliers ou des habitants qui ressentent la crise du logement qui bénéficient de ces logements », explique Patrice Leclerc, le maire PCF de la ville, sur la page Facebook de la ville de Gennevilliers, le 19 juin. « Cela permettra qu’ils voient en premier les logements qui se libèrent pour 80% des offres d’Action Logement », ajoute-t-il. Aujourd’hui 400 personnes peuvent postuler à un même logement . En ce moment, Gennevilliers compte environ 17.000 demandes.
Un taux de rotation de 3%
Pourquoi 80% des offres et pas 100%? « Nous voulions laisser 20% pour laisser un peu d’ouverture », justifie le maire. Pour le moment, cet accord est expérimental. Un point sera effectué en fin d’année. « C’est une première en France. Malheureusement, cela ne bouleversera pas la donne de la crise du logement. Action Logement a un taux de rotation de moins de 3 %. Ils ont mis en place sur leur site cette procédure il y a deux mois, ça a joué sur 20 logements », se résigne-t-il. Concrètement, les personnes concernées par cet accord auront juste à se rendre sur le site de la Ville, à rentrer leur adresse ou celle de leur entreprise. Un algorithme les reconnaîtra.
Jusqu’ici, des logements étaient attribués « à des salariés travaillant parfois loin comme en Seine-et-Marne et habitant par exemple dans le Val-de-Marne », explique la mairie au Parisien . « Je souhaite utiliser tout ce qui est possible pour mettre un tout petit peu d’huile dans les rouages très grippés du logement social. Tout ce qui pourra libérer du logement social pour les Gennevillois, je le ferai. Cela fluidifiera un peu le marché mais pas suffisamment », regrette le maire dans la vidéo diffusée sur Facebook.
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