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En Afrique du Sud, des milices armées sont payées pour déloger les squatteurs
information fournie par Le Figaro 06/09/2018 à 06:00

EN IMAGES - Enrôlés par les mairies ou des propriétaires privés, ces miliciens sont chargés d’appliquer les avis d’expulsions. Leurs membres sont régulièrement accusés de violences, allant parfois jusqu’au meurtre.

Le chant des «fourmis rouges» ne présage rien de bon. Armés de fusils à pompe ou de pistolets, ces miliciens annoncent leur arrivée en musique, avant de pénétrer dans des squats avec pertes et fracas. Souvent enrôlés par la police elle-même, ces hommes sont chargés d’expulser les «occupants illégaux» en Afrique du Sud, comme le raconte Slate. Des missions signalées par une traînée d’objets personnels ; meubles, matelas, et casseroles étant parfois jetés à même la rue, sous les yeux d’habitants encadrés par une «colonie» d’uniformes.

Les accusations de violences - allant jusqu’au meurtre -, d’agressions sexuelles, et de vols sont courantes, logiquement dénoncées par des associations de défense des droits de l’homme. D’autant que plusieurs mairies sud-africaines font appel à ces entreprises de sécurité privée. Apparues à la fin des années 1990, les «fourmis rouges» interviennent lors de grandes opérations, où plusieurs centaines de personnes doivent être expulsées.

Un ballet de camions traverse alors les rues des grandes villes sud-africaines, suivi de près par la police locale. Sans surprise, les quartiers pauvres de Johannesburg ou Pretoria sont les plus visités. Nombre d’immeubles à l’abandon ont été investis par des squatteurs. Certains s’acquittent pourtant d’un loyer, intimidés par des marchands de sommeil, ou bernés par de «faux propriétaires», escrocs jouant du statut trouble de logements laissés pour compte. Plusieurs décennies peuvent s’écouler avant que le véritable propriétaire soit identifié.

De leur côté, les salariés des entreprises de sécurité confient être contraints par l’argent, bien que «désolés» du sort réservé aux squatteurs. «Ma femme m’a dit de trouver un travail, c’est ce que j’ai fait», résume ainsi un milicien au correspondant local du Guardian . Derrière les uniformes, d’anciens prisonniers, militaires, ou ex-policiers s’avouent même fiers de leur «communauté». Certains d’entre eux ont perdu la vie au cours d’une expulsion. Un risque à courir pour gagner 8,50 euros et un peu de nourriture, maigre salaire d’une journée de travail.

Les photos de cet article ont été réalisées par le photographe sud-africain James Oatway. Tirée d’une série photographique, ces clichés sont exposés au festival Visa pour l’Image de Perpignan jusqu’au 16 septembre.

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