(Crédits: Unsplash - Delaney Van)
La ministre du Logement a commandé une analyse sur la réglementation environnementale 2020, la RE 2020. Le rapport rédigé par Robin Rivaton dénonce l'absence de confort d'été.
Les architectes de logements neufs en réglementation environnementale 2020, dite RE2020 , qui s'applique depuis le 1er janvier 2022, sont incités à alléger les parois extérieures en utilisant moins de matériaux et ainsi les mono orientations sont plus acceptées. le hic ? La ventilation naturelle traversante disparaît. Cette RE2020 ajoute à la dimension thermique une dimension carbone .
De même « la réduction de la hauteur sous plafond est devenue le correctif privilégié pour compenser le poids carbone d'une structure conventionnelle : à 2,50 m, le volume chauffé baisse de près de dix pour cent par rapport à 2,70 m », explique Robin Rivaton, fondateur de Real Estech, think-tank de référence sur l'immobilier, qui a rendu jeudi un rapport sur l'évaluation de la réglementation environnementale 2020 à la ministre du Logement qui s'appuie sur 62 auditions de l'ensemble des parties concernées. Cette réduction n'est pas sans conséquence, « la stratification thermique utile – cet espace haut où l'air chaud monte l'été et l'air tempéré circule l'hiver – s'amenuise ; la température ressentie à hauteur de tête grimpe lors des séquences caniculaires ».
Un refroidissement impossible
Robin Rivaton ajoute : « Il est temps de briser un tabou : la RE2020 a été construite pour limiter la production de froid, familièrement appelée la climatisation. Et ce pour des raisons sans rapport avec la question des émissions de gaz à effet de serre. Depuis l'entrée en vigueur de la RE2020, l'installation d'un système de refroidissement actif dans les logements neufs est rendue pratiquement irréalisable par la combinaison de plusieurs dispositions. »
Le problème étant, que cette absence de refroidissement génère un fort mécontentement des habitants. « de nombreux acquéreurs installent un climatiseur monobloc mobile avec des performances énergétiques médiocres, un bruit supérieur aux normes, des fuites de fluide non tracées et un coût de fonctionnement supérieur ». Pendant ce temps, la surmortalité caniculaire progresse. À l'été 2024, 3700 décès supplémentaires ont été dénombrés, dont les trois quarts chez les personnes âgées. Pendant les canicules, plus de 600 décès sont attribuables à une exposition de la population à la chaleur.
Robin Rivaton recommande notamment de revoir cet indicateur de confort d'été, en commençant par changer le nom de cet indicateur qui n'a rien à voir avec du confort selon lui et en revoyant les scénarios climatiques. Il préconise également de libérer la possibilité de refroidir les logements neufs. Autre point négatif : le surcoût induit par la réglementation : +11% à horizon 2025 entre l'isolation (+2%), les équipements thermiques (+3%), la décarbonation des matériaux (+6%). Ce surcoût, pourrait entraîner la non-construction de 15 000 à 16 000 logements par an jusqu'en 2035.
Il souligne quelques effets positifs de la RE2020 sur les solutions bas carbone: les matériaux biosourcés représentent désormais 11% du marché de l'isolation contre 1% seulement en 2009.
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