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À Rennes, cet écoquartier rend les épisodes de canicule plus supportables
information fournie par Le Figaro 02/09/2022 à 06:00

Des panneaux solaires sur les toits, 40 hectares de végétations, des immeubles en hauteur, l’écoquartier de La Courrouze métamorphose l’ancienne zone militaire de l’arsenal.

La Bretagne, habituellement réputée pour son climat tempéré, n’a pas été épargnée par les dômes de chaleur cet été. Rennes parie donc sur les îlots de fraîcheur et de verdure pour rendre les épisodes de chaleur plus supportables, à l’image de son écoquartier de La Courrouze.

Métamorphosé, l’ancien quartier militaire de l’arsenal a ici laissé en héritage 40 hectares de végétations à la capitale bretonne, qui expérimente une nouvelle façon de penser l’habitat à l’aune du réchauffement climatique. Un immeuble de sept étages sorti récemment de terre construit autour d’un arbre datant de plusieurs décennies. Devant, une zone boisée et des fossés végétalisés bordant une rue sans voitures: bienvenue à La Courrouze, nouveau quartier de 110 ha, dans le sud de Rennes.

À La Courrouze, pas d’enrobé sur la chaussée. Au pied d’un immeuble, l’édile montre des pavés aux tons pastel qui forment une chaussée drainante, pour filtrer l’eau et nourrir la végétation. Sur les toits, des panneaux solaires. Plus loin, une école publique sur deux étages, semi-ouverte, qui illustre ces nouvelles constructions plus compactes, aérées. « On est dans un quartier de Rennes où, par temps de canicule ou des temps de fortes températures, on a des îlots de fraîcheur qui sont constitués parce que la présence du végétal est forte », explique Marc Hervé, premier adjoint à l’urbanisme à la Ville de Rennes.

Un parc à 5 minutes de son domicile

Logements aidés, bureaux, commerces, parking relais et aire de covoiturage, avant l’arrivée du métro en septembre: à terme, cet écoquartier vitrine initiée dans les années 2000 abritera 10.000 habitants et 8.000 emplois. Des opérations vouées à se multiplier si la métropole veut tenir son engagement de permettre que « 90% des Rennais disposent d’un parc à 5 minutes de leur domicile » d’ici 2030 et briser « le dôme de chaleur » dont témoignent les écarts de températures. Le 18 juillet un nouveau record a été relevé, avec 9°C d’écart entre Rennes (23°C) et sa campagne (14°C).

La métropole, qui a adopté son plan climat en 2019, espère faire de ce nouveau poumon vert une pierre angulaire de son plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Mais en contrepartie, la ville qui connaît une forte tension immobilière, assume son choix de construire en hauteur. « Ce n’est pas antinomique » estime Marc Hervé. Avec une emprise au sol moins importante « la hauteur est écologique », argue l’élu qui souligne que le quartier consacre de grands espaces entre les immeubles qui peuvent atteindre 11 étages.

Comment concilier dans les villes de l’ouest, Rennes, Nantes ou Angers, croissance démographique et développement économique sans pour autant rendre la ville plus dense et donc plus chaude? « Cette équation n’est pas simple », répond Vincent Dubreuil, professeur en géographie à l’université Rennes 2 qui étudie depuis 30 ans le changement climatique en France. «Il y a des politiques de désartificialisation, d’implantation de la végétation », mais cela « pose la question de l’eau, parce que pour être efficace contre les îlots de chaleur, la végétation doit consommer de l’eau ».

Alors que Rennes - classée en climat tempéré, avec des étés frais et un climat humide - risque de « basculer plus fréquemment dans une classe méditerranéenne », choisir une végétation et des arbres avec un indice de rafraîchissement important mais aussi plus gourmands en eau, n’est pas forcément pertinent, d’autant que le bassin rennais fait partie de ces régions pas très arrosées, observe le chercheur. Selon Vincent Dubreuil, « il faut penser dès maintenant à des solutions d’aménagements en termes de nature des matériaux, de couleurs des bâtiments et de végétation. Et prendre en compte le fait que, de toute façon, le climat sera plus chaud dans le futur ».

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