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Ils représentent à peine 5 % de la population, mais concentrent une part considérable des richesses. Cadres, indépendants, souvent quinquagénaires, ces ménages cumulent revenus élevés et patrimoine conséquent. Que nous apprend l'Insee sur ce petit groupe dont les comportements façonnent aussi l'économie française ?
Un groupe réduit
Début 2021, 1,6 million de ménages cumulent à la fois un niveau de vie annuel supérieur à 39.100 euros et un patrimoine brut dépassant 716.300 euros. Ils appartiennent aux 10 % des Français les plus aisés et les mieux dotés. Leur patrimoine médian atteint 1,19 million d'euros, soit près de sept fois celui de l'ensemble des ménages.
Ce double statut repose sur un mécanisme simple : plus les revenus sont élevés, plus la capacité d'épargne l'est aussi, permettant d'accumuler un patrimoine. Et ce patrimoine produit ensuite des revenus supplémentaires qui renforcent encore le niveau de vie.
NB : le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Autrement dit, c'est le revenu dont disposerait chaque membre du ménage s'il partageait équitablement l'ensemble des ressources. Cet indicateur permet de comparer équitablement le pouvoir d'achat entre ménages de tailles différentes.
Des profils typiques : cadres, indépendants, quinquagénaires
Le portrait est clair : la moitié de ces ménages ont une personne de référence âgée de 50 à 69 ans, une période de vie où les revenus sont stabilisés et l'accumulation patrimoniale bien avancée. Les moins de 40 ans, eux, y sont presque absents : seulement 8 % en font partie.
Autre caractéristique frappante : 58 % des personnes de référence sont cadres ou indépendantes. Chez les indépendants — artisans, agriculteurs, professions libérales, chefs d'entreprise — la détention d'un patrimoine professionnel explique en partie cet avantage. À l'inverse, les employés et ouvriers ne représentent que 2 % de ce groupe.
Un mode de vie marqué par la stabilité familiale et l'ancrage urbain
Ces ménages sont plus souvent des couples sans enfant (47 %), tandis que les personnes seules sont sous-représentées. Cette structure familiale facilite mécaniquement l'accumulation patrimoniale : un couple épargne davantage qu'une personne seule à revenu équivalent.
On les retrouve aussi plus fréquemment dans les grandes agglomérations, et notamment dans l'unité urbaine de Paris, où résident 38 % d'entre eux. La concentration géographique reflète à la fois les opportunités professionnelles et le poids de l'immobilier parisien dans leur patrimoine.
Un patrimoine très diversifié et fortement immobilier
Posséder une résidence principale ne suffit pas pour figurer parmi les ménages les mieux dotés. Ici, 95 % sont propriétaires de leur logement, mais surtout 73 % détiennent au moins un autre bien immobilier : résidence secondaire, appartement mis en location, etc. Ils sont aussi 57 % à détenir des valeurs mobilières, un placement très minoritaire dans l'ensemble de la population.
Le patrimoine professionnel, quant à lui, est présent dans 37 % des cas. Quant à l'endettement, il existe — la moitié a un crédit immobilier en cours — mais reste proportionnellement faible, ne représentant en moyenne que 10 % de leur patrimoine brut.
Des revenus qui proviennent fortement du patrimoine
Si les salaires demeurent essentiels, ils ne représentent « que » 60 % du niveau de vie de ces ménages. Leurs revenus du patrimoine comptent pour un tiers, contre seulement 10 % pour l'ensemble des ménages. Pour les plus fortunés encore (le top 5 %), cette part grimpe à 42 %.
Héritages et donations : un rôle déterminant
Enfin, l'étude confirme le poids de la transmission familiale : 62 % ont reçu un héritage et 43 % une donation, des taux deux fois supérieurs à l'ensemble de la population. Même chez les plus âgés, ces écarts persistent.
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