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7 erreurs à éviter dans l’investissement obligataire
information fournie par Café de la Bourse 15/07/2025 à 18:07

Obligations souveraines (Crédits: Adobe Stock)

Obligations souveraines (Crédits: Adobe Stock)

Coupons réguliers, date de remboursement fixée à l'avance et relative sécurité du capital : l'investissement obligataire attire souvent par sa promesse de stabilité. Il existe toutefois des pièges que tout investisseur doit connaître avant de se lancer dans l'univers des obligations.

Voici sept erreurs fréquentes à éviter pour optimiser son placement obligataire.

1. Ne prendre en compte que le coupon

Le coupon d'une obligation représente l'intérêt que l'émetteur verse périodiquement à l'investisseur en rémunération du capital prêté lors de l'achat de l'obligation. Ce coupon est souvent perçu comme le gain direct de l'investissement obligataire. Cependant, il ne peut à lui seul définir la rentabilité totale d'un placement obligataire.

Sur le marché secondaire, où les investisseurs achètent des obligations, le prix de ces dernières fluctue. Un achat au-dessus du prix nominal (>100) signifie que le rendement effectif d'une obligation sera inférieur au coupon annoncé (en fonction de son échéance), tandis qu'un achat en dessous du nominal (<100) générera un rendement supérieur au coupon initial.

Par conséquent, pour évaluer pleinement l'attractivité d'un investissement obligataire, il est impératif de considérer d'autres facteurs au-delà du simple coupon, en commençant par l'échéance et le rendement à l'échéance. Il faut également prendre en compte la liquidité, l'impact de l'inflation, le risque de change ou encore certaines clauses contractuelles parmi d'autres critères.

2. Accorder une trop grande importance à la note de crédit

Les notes de crédit attribuées par des agences de notation comme Moody's, S&P Global ou Fitch offrent une indication de la solidité financière d'un émetteur et aident à appréhender le niveau de risque associé à une obligation. Cependant, elles ne doivent pas être interprétées comme une garantie, ni être considérées comme le critère principal pour décider d'acheter une obligation.

Premièrement, elles reposent sur des données passées et ne préjugent en rien des difficultés à venir. Ensuite, l'histoire financière récente a montré les limites de ces notations, notamment lors de certaines crises où des risques importants ont été sous-évalués. Enfin, le modèle économique de ces agences, financées par les émetteurs eux-mêmes, soulève des interrogations sur leur objectivité.

3. Ignorer le risque de défaut de l'émetteur

L'idée reçue selon laquelle les obligations représentent des placements intrinsèquement peu risqués conduit parfois les investisseurs à négliger un danger pourtant bien réel : le risque de défaut de l'émetteur.

Voir l'émetteur dans l'incapacité de rembourser le capital ou de verser les coupons existe bel et bien, particulièrement dans certaines régions ou pour certaines catégories d'obligations comme les obligations à haut rendement (high yield).

4. Ne pas suivre l'évolution de la politique monétaire

L'impact des décisions des banques centrales sur le marché obligataire est considérable, car ces institutions ajustent fréquemment leurs taux d'intérêt directeurs en réaction aux évolutions des conditions économiques.

Lors d'une période de hausse des taux, la valeur des obligations à taux fixe déjà en circulation tend à diminuer, car de nouvelles obligations offrant des rendements plus élevés deviennent plus attrayantes pour les investisseurs. Inversement, une baisse des taux directeurs a généralement pour effet de revaloriser les obligations existantes.

Par conséquent, un investisseur qui n'anticipe pas ou ne surveille pas les décisions des banques centrales peut subir des pertes en capital en cas de revente anticipée.

5. Ne pas considérer l'inflation

L'inflation correspond à une hausse générale des prix qui grignote le pouvoir d'achat de l'argent au fil du temps. Une obligation à taux fixe peut ainsi perdre en attractivité si l'inflation augmente plus vite que son rendement nominal. La valeur réelle des coupons reçus s'amenuise et l'investisseur voit ainsi sa rentabilité nette diminuer.

De plus, la stabilité des prix étant un objectif fondamental pour la plupart des banques centrales, l'évolution de l'inflation exerce une influence directe sur leurs décisions de politique monétaire, lesquelles, comme nous l'avons vu précédemment, ont un impact significatif sur la valorisation des obligations.

6. Ne pas assez diversifier son portefeuille obligataire

À l'instar des autres marchés financiers, la diversification constitue un principe fondamental pour mitiger le risque global du portefeuille tout en saisissant diverses opportunités de rendement. Pourtant, de nombreux investisseurs en obligations ont tendance à concentrer leurs capitaux sur un nombre limité d'obligations, souvent émises par des entreprises familières ou par leur propre pays.

Or, il est préférable d'adopter une approche de diversification à plusieurs niveaux à travers différents secteurs d'activité, différentes zones géographiques, différents types d'émetteurs et différentes notations de crédit.

7. Conserver son obligation jusqu'à l'échéance

Bien que cette pratique puisse offrir une visibilité sur le rendement et le remboursement du capital, cette stratégie ne doit pas être adoptée de manière automatique, car les conditions de marché sont en constante évolution.

Plusieurs facteurs peuvent ainsi remettre en question l'intérêt de maintenir une obligation jusqu'à son terme comme une détérioration de la solvabilité de l'émetteur, des opportunités de revente avec une plus-value intéressante ou, au contraire, une moins-value latente potentielle sur l'obligation détenue.

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