
Si aucune limite de durée n’est indiquée, c’est le Code de la route qui s’impose. Illustration. (Florian Pircher / Pixabay)
Garer sa voiture sur le parking d’un supermarché pour aller faire un tour ailleurs, récupérer un proche ou prolonger un rendez-vous est un réflexe assez courant. Mais a-t-on le droit de le faire ? Anodine en apparence, cette habitude répond en réalité à un cadre juridique précis, explique Actu.fr , samedi 11 octobre 2025.
Des « parkings privés à usage public »
Bien qu’ils soient accessibles à tous, les parkings de grandes surfaces, de cabinets médicaux et des commerces en général appartiennent à des propriétaires privés. Légalement, ils rentrent dans la catégorie des « parkings privés à usage public », permettant au « propriétaire ou au gestionnaire de réglementer la circulation et le stationnement sur sa voie » , explique Me Franck Cohen, avocat en droit routier à Paris.
Cette réglementation doit être clairement affichée, généralement à l’entrée du parking. Elle fixe une durée maximale de stationnement, souvent deux heures gratuites dans les supermarchés, développe le spécialiste. « En général, le délai de stationnement est celui qui est lié aux strictes nécessités du rendez-vous, avec une tolérance de 30 minutes à deux heures en cas de retard » , ajoute-t-il. En l’absence de règle formelle, la notion de « délai raisonnable » s’applique.
Une intervention de la police
Si aucune durée n’est indiquée, c’est le Code de la route qui s’impose. Celui-ci prévoit qu’un stationnement peut être considéré comme abusif « au bout de sept jours continus » sur un parking privé à usage public, précise Me Franck Cohen. En revanche, l’accès au parking est normalement interdit aux personnes qui ne sont pas clientes ou patientes de l’établissement auquel il appartient. « Ce n’est pas un parking public. Il est destiné à être utilisé uniquement pour un rendez-vous ou un achat » , insiste l’avocat.
Selon l’expert, le propriétaire a la possibilité d’appeler la police pour demander l’enlèvement du véhicule, notamment s’il gêne l’accès ou occupe indûment les places destinées à la clientèle. En conséquence : le véhicule sera placé en fourrière. Mais l’automobiliste ne recevra pas nécessairement une amende. « Je ne suis pas sûr qu’une verbalisation soit possible, car c’est une voie privée » , estime-t-il. Dans les faits, les sanctions restent rares car la tolérance prime et « il faudrait que le propriétaire soit vraiment vigilant » . Lorsque le parking est chargé, il est souvent difficile de savoir quel véhicule appartient réellement à un client. Enfin, dans les parkings où un ticket doit être validé en caisse, la règle est simple : si le stationnement est payé, aucun risque.