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Damso, le rap à toute épreuve
information fournie par Le Particulier pour Conso 02/12/2020 à 15:00

En 24 heures, le dernier album de Damso a fait 14 millions d’écoutes sur Spotify. crédit photo : Thesupermat

En 24 heures, le dernier album de Damso a fait 14 millions d’écoutes sur Spotify. crédit photo : Thesupermat

Souvent décrié pour la crudité, voire la vulgarité de ses textes, le rappeur belge Damso n’en reste pas moins un artiste incontournable de la scène francophone. A la fois engagé et sans filtre, il raconte dans ses morceaux la noirceur du monde. Une recette qui lui permet aujourd’hui d’accéder au succès.

L’époque congolaise

Près de 1,2 millions de disques vendus. Une Victoire de la musique. Et quelques 14 millions d’écoutes sur la plateforme Spotify en 24h lors de la sortie de son dernier album QALF. En 4 ans, Damso s’est imposé comme un artiste incontournable de la scène musicale. Lunettes noires aussi sombres que ses titres, vissées sur le nez, le rappeur de 28 ans, de son vrai nom William Kalubi Mwamba, est également parolier et collabore avec des artistes aussi divers que Shay, Kendji Girac ou encore Louane. Un succès fulgurant pour le jeune homme né à Kinshassa, en République Démocratique du Congo.

La violence de ses textes et l’amertume des mots employés par Damso s’expliquent peut-être par son parcours. A neuf ans, il doit fuir avec toute sa famille le Zaïre (désigné ainsi à l’époque et faisant référence à l’actuelle République démocratique du Congo). La seconde guerre du Congo, qui débute en 1998, fait des ravages. Direction la Belgique et sa capitale, Bruxelles, où l’enfant fait très vite l’apprentissage du racisme.

La déflagration rap arrive quelques années plus tard, en 2006. Damso crée son premier groupe, OPG, avec son ami d’enfance avant d’entamer quelques années plus tard des études de marketing à Louvain-La-Neuve. Mais la musique est plus forte, et n’est surtout pas du goût de son père qui l’envoie suivre de force des études d’économie au Congo. Le futur rappeur s’y résout et restera 3 ans là-bas avant de décider de rentrer et de tout plaquer pour la musique. La sanction paternelle ne se fait pas attendre. Damso se retrouve à la porte, seul et sans argent.

L’étoile montant du rap francophone

C’est le début des années galères, dans la rue, à vendre des choses qui ne se vendent pas. Mais loin d’être découragé, le jeune veut croire en son avenir et persévère. Pas un jour sans un texte. L’écriture est frénétique et son téléphone portable compile des centaines et des centaines de phrases qu’il sait qu’il rappera un jour.

Un premier album solo en 2014, Salle d’attente, apparaît puis c’est au tour de la mixtape MMMXIII avec son groupe OPG, mais le succès n’est pas encore au rendez-vous. Booba le remarque sur Internet et l’intègre au collectif 92i avant de signer un morceau à ses côtés, Pinocchio. Le public est conquis. La même année, Batterie faible, son nouvel album sort et finit double disques de platine avec plus de 200.000 ventes.

Damso, un rappeur qui dérange

S’il a trouvé son public, le rappeur est loin de faire l’unanimité. On ne compte plus les articles et prises de position contre ses textes, jugés sexistes voire misogynes, comme le démontre l’accueil réservé par une partie de la presse et des associations de défense du féminisme, à son titre Macarena issu de son troisième album, Lithopédion.

Le rappeur tient à leur répondre à travers une interview au Parisien sur la question: «Je ne suis vraiment pas misogyne, je me suis même trouvé féministe sur certains points (…) Quand je parle de femmes, ce sont mes histoires personnelles, jamais je ne fais de généralités (…) Devrais-je mentir sur mes propres histoires pour être le gendre idéal? Quand on dévoile une part de soi, certains en font une globalité. Si on ne connaît pas mon univers, on n'est pas légitime pour le juger (…) Dès que je m'exprime, on se lance dans des interprétations avant même d'essayer de me comprendre». Mais le plaidoyer ne suffit pas. Pressenti pour écrire l’hymne national belge lors de la Coupe du Monde 2018 de football, il se retrouve écarté.

Artiste engagé

L’affaire semble toutefois ne pas toucher le rappeur qui, en dehors de la musique, a bien d’autres combats à mener, notamment dans son pays d’enfance. En 2018, il participe à la création d’un orphelinat à Kinshasa et décide, quelques temps plus tard, de lancer sa propre fondation. «Vie sur nous» est un organisme qui lutte contre l’exploitation minière des métaux rares (cobalt, coltan, cuivre…) utilisés dans les téléphones portables. Cette industrie parallèle est gérée le plus souvent par des groupes armés et repose sur l’exploitation d’hommes, de femmes et d’enfants. On retrouve ses engagements dans son dernier album QALF, sorti en septembre 2020, ainsi que des morceaux plus personnels, sur son fils dans Deux toiles de mer ou sur sa mère (un temps malade en 2019) dans Rose Marthe’s Love.

Les albums de l’année en 2020

Depuis plusieurs années déjà le rap s’impose dans les ventes de disques en France. On ne compte plus le nombre d’artistes qui raflent des disques d’or, de platine ou de diamant en seulement quelques mois. 2020 ne fait pas exception à la règle, malgré la crise sanitaire. PLK, Hornet la Frappe, Da Uzi, Ninho ou encore 4Keus cartonnent avec leur disque d’or et leur 50.000 exemplaires vendus. Avec plus de 100.000 albums vendus, le dernier né de chez Damso, QALF est déjà disque de platine et Niska caracole depuis 1 an avec son disque de diamant (500.000 exemplaires vendus) pour son dernier album, Mr Sal. Ce succès a même contraint les organisateurs des Victoires de la musique à revoir, en février 2020, leurs catégories. Fini le trophée des meilleures «musiques urbaines», le rap concoure désormais avec le reste de la chanson française. Premier vainqueur de cette nouvelle édition, PNL au titre de meilleure création audiovisuelle pour leur titre Au DD.

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