Les consommateurs de la zone euro ont légèrement revu à la hausse leurs prévisions d'inflation à court terme, tout en les maintenant inchangées à long terme, ce qui conforte les paris selon lesquels la croissance des prix reste proche de l'objectif et qu'il n'est plus nécessaire de réduire les taux d'intérêt, montre une enquête de la Banque centrale européenne (BCE) publiée vendredi.
L'inflation a oscillé autour de l'objectif de 2% fixé par la BCE pendant la majeure partie de l'année et les responsables de la politique monétaire la maintiennent à ce niveau, même à moyen terme, ce qui est un succès inhabituel pour une institution qui a lutté contre une inflation extrêmement faible pendant une décennie avant une reprise supérieure à 10% à la sortie de la pandémie de COVID-19.
Les consommateurs interrogés en octobre estiment que l'inflation sera de 2,8% en 2026, soit plus que les 2,7% prévus un mois auparavant, tandis que la croissance des prix sur trois ans est estimée à 2,5% et sur cinq ans à 2,2%, selon l'enquête de la BCE.
Ces chiffres, qui reposent sur une enquête menée auprès de 19.000 personnes dans 11 pays de la zone euro, corroborent les prévisions des responsables de Francfort, selon lesquelles l'inflation n'est plus un sujet de préoccupation et, même si certaines pressions sur les prix intérieurs persistent, les prix ralentissent vers la cible.
Les marchés financiers ne voient pratiquement aucune possibilité d'une baisse des taux le mois prochain et n'envisagent qu'une probabilité sur trois d'un assouplissement supplémentaire en 2026.
Les prévisions de croissance des revenus des consommateurs pour l'année prochaine sont passées de 1,1% à 1,2%, tandis que les prévisions de croissance des dépenses sont restées inchangées à 3,5%, ce qui conforte également cette vision.
Les responsables de la BCE n'ont pas observé d'urgence à baisser les taux directeurs lors de leur dernière réunion de politique monétaire, montre le compte rendu de la réunion des 29 et 30 octobre de l'institution publié jeudi.
Si la BCE garde la porte ouverte à de nouvelles baisses de taux, certains responsables politiques affirment même qu'elle pourrait avoir fini de baisser ses taux après avoir réduit de moitié le taux de dépôt au cours de l'année qui s'est achevée en juin.
(Reportage Balazs Koranyi ; version française Diana Mandia ; édité par Augustin Turpin)

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