
( AFP / CHRISTOF STACHE )
En fuite depuis 2020, l'ex-directeur du fleuron allemand déchu de la finance numérique Wirecard, l'Autrichien Jan Marsalek, vit à Moscou sous une fausse identité, selon une enquête de médias internationaux publiée mardi.
Jan Marsalek, 45 ans, "vit en Russie, utilisant de fausses identités et restant étroitement lié au régime de Vladimir Poutine", écrit le quotidien autrichien Der Standard, qui a travaillé avec les médias allemands Der Spiegel et ZDF, la chaîne américaine PBS et la plateforme russe The Insider pour cette enquête.
Le collectif publie une photo, prise en juillet dans la capitale russe, de l'ancien homme d'affaire au coeur de la faillite de la société bavaroise, qui avait falsifié massivement ses bilans pendant des années.
Sur la base de documents issus des enquêtes menées par les autorités, de SMS interceptés, grâce à des informateurs et aux données en libre accès, ces médias ont reconstitué ses déplacements.
Jan Marsalek est recherché par Interpol pour avoir été l'ex-bras droit de l'ingénieur informaticien Markus Braun à la tête de Wirecard.
L'effondrement de cette ancienne entreprise du DAX, le principal indice boursier allemand, est considéré comme l'un des plus grands scandales économiques de l'Allemagne.
Sous la protection des services de renseignements russe (FSB), Jan Marsalek aurait adopté une nouvelle identité au moins depuis juin 2023 en tant qu'Ukrainien naturalisé lors de l'annexion du Donbass par la Russie, et travaillerait apparemment pour les services secrets russes.
Son nouveau patronyme, Alexander Nelidov aurait "attiré l'attention dans des données de réservation qui ont fuité, lors de la vérification des voyages de sa partenaire", elle aussi espionne.
"Entre janvier et novembre 2024", son numéro de téléphone "a été localisé plus de 300 fois aux alentours du siège du FSB (...), selon des données de localisation provenant d'une base de données russe", écrit Der Standard.
"Il se serait rendu au moins cinq fois en Crimée, péninsule annexée par la Russie", affirme le journal, qui publie une photo où on le voit en treillis militaire avec le symbole de guerre russe "z".
Il serait également allé dans des zones de conflit en Ukraine orientale et à Marioupol.
Les autorités allemandes ont lancé un mandat d'arrêt contre lui et ont adressé une demande d'entraide judiciaire à Moscou. Mais officiellement, la Russie nie connaître sa localisation.
Le parquet allemand de Munich enquête notamment pour suspicion de fraude en bande organisée et malversation.
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