Le Premier ministre français Sébastien Lecornu
Les députés français se prononcent ce mardi sur l'ensemble du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, un scrutin qui s'annonce serré dans une Assemblée nationale éclatée où le Parti socialiste (PS) d'Olivier Faure a appelé à voter "pour".
Les députés ont adopté vendredi en deuxième lecture la partie consacrée aux "recettes" avant de rétablir, dans le cadre des discussions sur le volet "dépenses", la suspension de la réforme de 2023 sur les retraites qui avait été supprimée lors de l'examen du texte au Sénat.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a fait des concessions et jeté ses forces dans la bataille pour tenter de faire voter ce PLFSS débattu d'autant plus ardemment que le chef du gouvernement s'est engagé à ne recourir ni à l'article 49.3 de la Constitution permettant de faire adopter un texte sans vote, ni à des ordonnances.
Un rejet du budget de la "Sécu" serait un revers de taille pour le Premier ministre de 39 ans nommé, puis renommé, cet automne par Emmanuel Macron avec la mission de doter la France d'ici la fin de l'année d'un PLFSS et d'un budget pour l'Etat.
Le Rassemblement national de Marine Le Pen, ses alliés de l'Union des droites pour la République (UDR) et La France insoumise (LFI) voteront contre le PLFSS.
Bien que membres du "socle commun" censé soutenir l'action gouvernementale, les députés du parti Horizons de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et ceux du parti Les Républicains de Bruno Retailleau devraient être partagés, nombre d'entre eux jugeant que le gouvernement a fait trop de concessions importantes au PS et aux écologistes.
"Ce texte ne nous satisfait pas et nous ne pouvons pas le voter", a déclaré lundi Edouard Philippe sur LCI, précisant qu'il proposerait aux députés Horizons de s'abstenir.
"Je ne suis pas un artisan du chaos. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, alors même qu'un certain nombre de députés de mon groupe auraient (...) plutôt préféré voter contre, je leur recommanderai de s'abstenir. Mais (...) nous avons un texte qui ne prépare pas l'avenir de nos enfants", a-t-il ajouté.
Reconnaissant que le budget n'est "pas parfait", le président du groupe parlementaire Ensemble pour la République (EPR), Gabriel Attal, a pour sa part souligné lundi la nécessité de "débloquer la situation".
La Sécurité sociale, qui englobe les dépenses de santé, les retraites et les prestations sociales, représente plus de 40% du budget de l'État français.
Sébastien Lecornu a déclaré la semaine dernière que le rejet du PLFSS creuserait le déficit budgétaire à hauteur de 30 milliards d'euros, contre 17 milliards d'euros prévus dans le projet de loi initial.
De quoi compromettre les objectifs du gouvernement qui entend ramener le déficit public de la France - parmi les plus élevés de la zone euro - à moins de 5% du PIB l'an prochain.
(Reportage Elizabeth Pineau, avec Leigh Thomas et Benjamin Mallet)

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