Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Vers un nouveau grand emprunt européen ? L'Allemagne coupe court aux propositions du rapport Draghi
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/09/2024 à 16:06

Dans un rapport alarmiste sur le décrochage économique de l'UE, l'ancien président de la BCE Mario Draghi a relancé l'idée d'emprunts communs pour renforcer une Europe en danger dans la guerre économique l'opposant notamment aux Etats-Unis et à la Chine. Berlin lui oppose un refus de principe, rejetant la piste d'une mutualisation des dettes qui pourrait ressusciter le fantôme d'une "crise de la dette".

Christian Lindner, le 10 septembre 2024, à Berlin ( AFP / TOBIAS SCHWARZ )

Christian Lindner, le 10 septembre 2024, à Berlin ( AFP / TOBIAS SCHWARZ )

"Chaque État membre de l'UE doit continuer à assumer la responsabilité de ses propres finances publiques". A la tribune du parlement allemand, le ministre des Finances Christian Lindner a rejeté en bloc la piste de nouvelles dettes communes à l'échelle de l'Union européenne évoquée par Mario Draghi , jugeant que l'Allemagne "doit montrer l'exemple" aux autres pays de l'UE en matière de discipline budgétaire.

"Quel effet cela aurait-il si l'Allemagne, en tant que plus grande économie de l'Union européenne, rompait délibérément le Pacte de stabilité européen?", a lancé le ministre qui ouvrait, devant le parlement allemand, les débats sur le budget 2025 du gouvernement d'Olaf Scholz. "L'Allemagne doit montrer l'exemple et respecter non seulement ses propres règles, mais aussi celles de l'Europe", a-t-il ajouté.

L'UE a fixé la limite de déficits publics à 3% du Produit intérieur brut (PIB) des pays membres. L'Allemagne est allée plus loin en gravant dans le marbre de sa constitution la règle dite du frein à l'endettement, qui interdit à l’État d'emprunter plus de 0,35% de son PIB chaque année.

Berlin se revendique "point d'ancrage de la stabilité"

Après avoir été suspendue entre les années 2020 et 2023, pour cause de crise du Covid-19 puis de guerre russe menée en Ukraine qui ont fait gonfler les dépenses militaires, cette règle devrait être respectée à nouveau à partir de 2024 et a fortiori pour l'année 2025. "Nous sommes un point d'ancrage de la stabilité, notamment en Europe", a martelé le ministre, au moment où la Commission européenne a engagé des procédures de déficit excessif contre sept États membres de l'UE, dont la France.

Issu du parti libéral qui défend l'orthodoxie budgétaire, M. Lindner s'exprimait au lendemain de la publication du rapport Draghi avançant l'idée d'émettre de nouvelles dettes communes dans l'UE pour mieux financer l'innovation, la transition verte et la défense. Le ministre allemand a réitéré son opposition de principe à ce concept revenant à mutualiser le risque entourant la dette, défendu par Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne.

"La mutualisation des dettes peut également conduire à un emprunt global trop élevé dans l’Union européenne", a prévenu M. Lindner. Sa conclusion : "chaque État membre de l'UE doit continuer à assumer la responsabilité de ses propres finances publiques".

Sinon ce serait une "invitation à tous les autres pays" à laisser filer leur déficit et cela pourrait raviver le spectre d'une "crise de la dette" comme celle qui a jadis menacé la zone euro d'implosion, a-t-il averti.

Au sein du gouvernement Scholz, l'adoption du budget 2025 s'est faite au forceps en évitant de justesse une grave crise dans la coalition formée des sociaux-démocrates, des écologistes et des libéraux, au pouvoir depuis fin 2021.

11 commentaires

  • 10 septembre 17:01

    Il me semble que dans cet article on mélange mutualisation des dettes (qui n'est pas souhaitable) avec un grand emprunt européen pour INVESTIR dans les nouvelles technologies, ce qui peut se concevoir. Mais c'est en fait une fausse bonne idée de M. Draghi. L'IRA de Biden que nous envions c'est tout autre chose : ce sont des cadeaux fiscaux pour attirer les entreprises performantes dans les hautes technologies. Mais cela, l'Europe n'en veut pas et la France encore moins, question de culture.


Signaler le commentaire

Fermer