Le département d'État a entamé vendredi les procédures de licenciement de plus de 1.350 agents basés aux États-Unis selon le voeu du président Donald Trump, qui entend réformer le corps diplomatique américain en profondeur.
Sont concernés 1.107 agents de la fonction publique et 246 agents du service extérieur, selon une notification interne du département d'État envoyée au personnel et consultée par Reuters.
"Le département rationalise les opérations nationales afin de se concentrer sur les priorités diplomatiques", peut-on lire.
"Les réductions d'effectifs ont été soigneusement adaptées pour affecter les fonctions non essentielles, les postes redondants, et les services où des gains d'efficacité considérables peuvent être trouvés", ajoute le document.
Selon la notification et un haut fonctionnaire du département d'État, la réduction totale des effectifs sera d'environ 3.000 personnes, y compris les départs volontaires, sur les 18.000 employés basés aux États-Unis.
Cette mesure constitue la première étape d'une restructuration voulue par le président Donald Trump afin d’aligner la politique étrangère des États-Unis sur son programme "America First" (l’Amérique d’abord).
D’anciens diplomates et détracteurs estiment que le licenciement d’agents du service extérieur pourrait affaiblir la capacité de Washington à faire face à l'affirmation croissante de puissances rivales comme la Chine et la Russie.
Le sénateur démocrate de Virginie, Tim Kaine, a vivement critiqué la décision du président Trump et du secrétaire d'État Marco Rubio, estimant qu'elle rendrait l'Amérique "moins sûre et moins sécurisée".
"RIDICULES"
"C'est l'une des décisions les plus ridicules qui puissent être prises à un moment où la Chine accroît son empreinte diplomatique dans le monde et établit un réseau de bases militaires et de transport à l'étranger, où la Russie poursuit son assaut brutal contre un pays souverain depuis des années et où le Moyen-Orient va de crise en crise", a ajouté le sénateur.
En février, le président Donald Trump a ordonné au secrétaire d'État Marco Rubio de réorganiser le service extérieur pour garantir la mise en œuvre "fidèle" de sa politique étrangère et a promis à plusieurs reprises de "nettoyer l’État profond" en renvoyant les fonctionnaires qu’il juge déloyaux.
Ce remaniement s’inscrit dans le cadre d’une campagne sans précédent du président Donald Trump visant à réduire la bureaucratie fédérale et à remédier à ce qu’il considère comme un gaspillage de l'argent des contribuables.
Marco Rubio a présenté en avril un projet de remaniement, affirmant que le département d'État, dans sa forme actuelle, était "boursouflé, bureaucratique" et incapable de répondre aux défis "dans cette nouvelle ère de concurrence entre grandes puissances."
Il a proposé une structure visant à renforcer les bureaux régionaux et les ambassades, tout en éliminant les programmes et bureaux jugés incompatibles avec les intérêts fondamentaux des États-Unis.
La réorganisation, prévue pour le 1er juillet, a été retardée en raison d'un recours en justice. Le département d'État attendait la décision de la Cour suprême sur une ordonnance bloquant les suppressions massives d'emplois.
Mardi, la juridiction a autorisé l'administration de Donald Trump à poursuivre les suppressions d'emplois et la réduction des effectifs.
(Reportage Humeyra Pamuk, version française Elena Smirnova, édité par Sophie Louet)
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