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USA: La Fed opte pour le statu quo, prévoit toujours deux baisses de taux en 2025
information fournie par Reuters 19/06/2025 à 00:33

USA: La Fed opte pour le statu quo, prévoit toujours deux baisses de taux en 2025

USA: La Fed opte pour le statu quo, prévoit toujours deux baisses de taux en 2025

par Howard Schneider

La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu ses taux d'intérêt inchangés mercredi et a signalé que les coûts d'emprunt devraient diminuer cette année, tout en ralentissant le rythme global des futures baisses de taux face à la perspective d'une augmentation de l'inflation résultant de la politique commerciale de la Maison blanche.

La Fed a comme prévu maintenu l'objectif de taux des "fed funds" dans une fourchette de 4,25% à 4,50%, soit le même niveau que depuis décembre.

Cette décision a été prise à l'unanimité, a précisé la banque centrale américaine dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion de politique monétaire de deux jours.

Dans ses prévisions économiques actualisées, les premières depuis l'annonce d'une salve de droits de douane par le président américain en avril, la Fed brosse un tableau légèrement stagflationniste de l'économie américaine, avec une croissance économique qui doit ralentir à 1,4% cette année, un taux de chômage atteignant 4,5% et une inflation de 3% à fin 2025, soit bien plus que les niveaux actuels.

Si les responsables de la politique monétaire américaine projettent toujours de réduire les taux d'un demi-point de pourcentage cette année, comme ils l'ont prévu en mars et en décembre, ils s'attendent à ce que le rythme de l'assouplissement ralentisse par la suite.

Ainsi, la Fed prévoit une réduction d'un quart de point de pourcentage en 2026, suivie d'une baisse identique en 2027.

Lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, le président de la banque centrale Jerome Powell a toutefois averti que "personne ne tient ces trajectoires de taux avec beaucoup de conviction, et tout le monde serait d'accord pour dire qu'elles dépendront toutes des données".

"Tous les prévisionnistes extérieurs et la Fed disent que nous nous attendons à ce qu'une quantité significative d'inflation arrive dans les mois à venir et nous devons en tenir compte", a-t-il ajouté.

L'INCERTITUDE A ATTEINT UN PIC EN AVRIL

L'inflation des biens devrait augmenter au cours de l'été à mesure que les droits de douane décidés par Donald Trump se répercuteront sur les consommateurs, a également dit Jerome Powell.

Les projections actualisées de la Fed signalent une inflation PCE estimée à 3% à fin 2025, contre 2,7% dans les projections de mars. Cet indicateur d'inflation, basé sur les dépenses de consommation personnelles, est le préféré de la Fed pour décider de ses taux.

L'inflation doit ensuite rester élevée, à 2,4% en 2026 avant de tomber à 2,1% en 2027 dans un contexte de chômage largement stable.

Jerome Powell a également déclaré que la Fed était bien partie pour attendre d'en savoir plus sur l'évolution de l'économie, ajoutant que l'incertitude s'était atténuée depuis un pic atteint en avril.

"L'incertitude quant aux perspectives économiques a diminué mais reste élevée", a déclaré la Fed dans sa dernière déclaration de politique générale, modifiant ainsi le langage utilisé en mai, à un moment plus agité du débat commercial, lorsqu'elle avait déclaré que le risque d'une hausse de l'inflation et du chômage s'était accru.

La croissance de 1,4% du PIB prévue pour cette année est à comparer à la projection de 1,7% publiée en mars et le taux de chômage de 4,5% attendu à fin 2025 implique une légère hausse par rapport à celui de 4,4% prévu précédemment.

En mai, le taux de chômage américain est ressorti à 4,2%.

"Le taux de chômage reste faible et les conditions du marché du travail restent solides", a déclaré la Fed.

La Fed n'a pas mentionné dans sa déclaration le déclenchement soudain des hostilités entre Israël et l'Iran et le risque que ce conflit fait peser sur les marchés mondiaux du pétrole ou d'autres marchés, mais son président a dit lors de la conférence de presse que la hausse des prix du brut ne devrait pas avoir des effets durables sur l'inflation.

"PAS BEAUCOUP DE SURPRISES"

"Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de surprises (...) La Fed a revu à la hausse ses prévisions d'inflation - évidemment pour être conservatrice en termes d'impact potentiel des droits de douane- et a légèrement revu à la baisse ses prévisions de croissance. On s'y attendait un peu", a déclaré Michael James, analyste chez Rosenblatt Securities.

L'opinion médiane des responsables de l'institution sur les taux des fonds fédéraux à fin 2025 est confirmée à 3,9%, comme en mars dernier.

La banque centrale a abaissé le taux des fonds fédéraux d'un point de pourcentage en 2024, la dernière fois en décembre, et depuis elle se veut prudente avec l'incertitude sur les droits de douane et la politique jugée erratique de Donald Trump.

La banque centrale a abaissé le taux des fonds fédéraux d'un point de pourcentage en 2024 et se veut prudente depuis en raison de l'incertitude liée aux droits de douane et de la politique jugée erratique de Donald Trump.

Les projections sur les taux des responsables de la Fed pour 2025 au moins sont conformes aux attentes récentes du marché qui prévoient une réduction d'un quart de point de pourcentage dès la réunion de septembre.

Selon les contrats à terme sur les taux des fonds fédéraux, les chances que la Fed reprenne ses réductions de taux lors de sa réunion de septembre se sont renforcées, avec une probabilité estimée à environ 64%, contre 58% avant sa décision. Les opérateurs ont également revu à la hausse les chances d'une nouvelle réduction lors de la réunion d'octobre.

L'institution continue d'ignorer l'appel de la Maison blanche en faveur d'une baisse immédiate des taux, une mesure qui, selon les responsables de la Fed, irait à l'encontre des efforts visant à garantir que l'inflation revienne à l'objectif de 2% jusqu'à ce que les principaux changements tarifaires soient finalisés et que leurs effets soient mieux compris.

Donald Trump critique depuis longtemps Jerome Powell, pressant le patron de la banque centrale de baisser ses taux pour donner de l'air aux ménages et aux entreprises.

(Reportage Howard Schneider et Michael S. Derby; version française Diana Mandiá, édité par Zhifan Liu et Benjamin Mallet)

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