par Jack Queen et Luc Cohen
Douze jurés ont été sélectionnés jeudi pour le procès au pénal de Donald Trump dans l'affaire des pots-de-vin versés à l'ancienne star du X Stormy Daniels.
Les avocats de la défense et les procureurs doivent encore sélectionner les jurés suppléants qui composeront le reste du jury populaire.
Le juge Juan Merchan, qui préside ce procès pénal historique, le premier à impliquer un ancien président américain, a indiqué que les déclarations liminaires pourraient être présentées lundi.
Plus tôt dans la journée, Juan Merchan avait accepté le désistement d'une jurée qui avait dit craindre que ses informations personnelles soient dévoilées.
Le juge a également annoncé le retrait d'un autre juré après que les procureurs ont indiqué qu'il n'avait pas révélé certaines informations relatives à des démêlés avec la justice.
La notoriété de Donald Trump a entraîné des problèmes inédits dans la sélection du jury. Plus de la moitié des jurés potentiels ont été écartés après avoir déclaré qu'ils ne pourraient pas être impartiaux dans le jugement.
Juan Merchan a également imposé une obligation de silence ("gag order"), alors que Donald Trump a fait des déclarations sur des témoins, des procureurs, le juge et leurs familles.
La jurée ayant demandé à se désister a dit que des membres de sa famille, certains de ses amis et de ses collègues avaient déduit qu'elle avait été sélectionnée pour faire partie du jury.
"Je ne pense pas pouvoir faire preuve d'équité et d'impartialité, ni arriver à ne pas laisser des influences extérieures affecter ma prise de décision au tribunal", a-t-elle déclaré.
Juan Merchan a pris des dispositions afin de protéger les jurés de toute forme de harcèlement, notamment en assurant leur anonymat. Seuls Donald Trump, ses avocats et les procureurs connaissent leur identité.
Le juge a déclaré jeudi qu'il interdirait aux médias de rapporter certains détails concernant les jurés, notamment ceux ayant trait à leurs emplois.
Les procureurs de New York ont demandé à Juan Merchan d'infliger à l'ex-président une amende pour des messages publiés ce mois-ci sur les réseaux sociaux au sujet de Stormy Daniels et de son ancien avocat, Michael Cohen, estimant que Donald Trump avait violé l'obligation de silence imposée par le juge.
Donald Trump a plaidé non coupable lundi de 34 chefs d'accusation pour avoir falsifié des documents afin de dissimuler le paiement de 130.000 dollars (122.031,35 euros) versé par son ancien avocat Michael Cohen pour faire taire l'ancienne actrice de films pornographiques Stormy Daniels au sujet d'une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue dix ans plus tôt avec Donald Trump - relation que ce dernier nie.
L'ancien président fait par ailleurs face à trois autres affaires pénales, portant sur ses efforts pour renverser le résultat de l'élection présidentielle face à Joe Biden en 2020 et sur sa gestion de documents gouvernementaux sensibles après avoir quitté ses fonctions en 2021.
Le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis a dénoncé toutes les affaires pénales dont il fait l'objet comme étant destinées à lui nuire sur le plan politique, tout en avertissant qu'il chercherait à retourner le département de la Justice contre ses adversaires politiques, y compris Joe Biden, s'il revenait à la Maison blanche.
Une condamnation ne l'empêcherait pas de se présenter à la présidence ou de devenir président.
(Avec la contribution d'Andrew Goudsward à Washington, rédigé par Andy Sullivan; version française Camille Raynaud)
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