par Patricia Zengerle
Plusieurs élus républicains ont exprimé lundi leurs inquiétudes concernant des opérations militaires américaines au large du Venezuela et se sont joints aux démocrates pour promettre d'examiner des frappes multiples contre des bateaux de pêche.
La porte-parole de la Maison blanche, Karoline Leavitt, a défendu ces frappes, affirmant qu'elles étaient légales et autorisées par le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, après que certains parlementaires ont estimé qu'une seconde frappe début septembre visant à tuer des survivants pourrait être illégale.
Ces frappes constituent le deuxième sujet en une semaine à susciter des objections chez les républicains, qui ont pourtant soutenu la quasi-totalité des initiatives du président Donald Trump depuis le début de son second mandat en janvier.
La semaine dernière, plusieurs élus républicains avaient vivement critiqué la Maison blanche pour sa gestion d'un projet de plan de paix en Ukraine qu'ils jugeaient favorable à la Russie.
Les dernières préoccupations sont apparues après que le Washington Post a rapporté vendredi que Hegseth a donné une autorisation orale pour tuer début septembre tous les occupants d'un des navires.
HEGSETH AVAIT NIÉ AVOIR ORDONNÉ UNE SECONDE FRAPPE
Pete Hegseth a fermement nié avoir ordonné une seconde frappe, qualifiant ces informations de "fabriquées, incendiaires et diffamatoires" sur les réseaux sociaux. Donald Trump a déclaré qu'il examinerait la question, mais qu'il croyait Pete Hegseth "100%" lorsqu'il affirmait ne pas avoir donné cet ordre.
Deux commissions du Congrès à majorité républicaine chargées de superviser le Pentagone ont annoncé qu'elles enquêteraient sur ces informations. Vendredi, le président républicain de la commission sénatoriale des forces armées, Roger Wicker, et son homologue démocrate Jack Reed ont indiqué qu'ils mèneraient une "surveillance rigoureuse".
Leurs homologues de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants, le président républicain Mike Rogers et le démocrate Adam Smith, ont déclaré prendre ces informations au sérieux et agir de manière bipartisane pour obtenir un compte rendu complet.
LA LEGALITE EN DOUTE
Certains républicains ont rejoint les démocrates en affirmant que, si l'allégation était avérée, la seconde frappe pourrait être illégale.
"Évidemment, si cela s'est produit, ce serait très grave, et je suis d'accord pour dire que ce serait un acte illégal", a déclaré le représentant Mike Turner, ancien président de la commission du renseignement, sur CBS "Face the Nation" dimanche.
Le sénateur républicain Rand Paul a rappelé sur les réseaux sociaux qu'"il n'est pas permis, selon les lois et coutumes de la guerre, d'ordonner qu'il ne soit fait aucun quartier– d'appliquer une force létale à ceux qui se rendent ou qui sont blessés, naufragés ou autrement incapables de combattre".
Rand Paul avait co-parrainé avec des démocrates un projet de loi visant à limiter la campagne de Donald Trump contre le Venezuela, mais celui-ci avait été bloqué par son propre camp.
(Patricia Zengerle; version française Nicolas Delame)

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