
Première femme afro-américaine à siéger au conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed), Lisa Cook, ici à Washington le 22 juillet 2025, est accusée par le camp présidentiel d'avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables en 2021. ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Andrew Harnik )
Près de 600 économistes, dont plusieurs récipiendaires du prix de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel, ont signé ces derniers jours une lettre de soutien en faveur de la responsable de la Réserve fédérale (Fed) Lisa Cook, menacée par Donald Trump d'être démise de ses fonctions.
Dans le courrier, qui comptait mardi 593 signatures, les économistes ont rappelé qu'"une bonne politique économique nécessite des institutions monétaires crédibles", ce qui passe notamment, à leurs yeux, par "une Réserve fédérale indépendante".
"Les récentes déclarations visant la gouverneure Cook - dont les menaces de limogeage et l'affirmation qu'elle l'a été - sont venues sur la base d'accusations non démontrées", poursuit le courrier. "Cette approche menace le principe fondamental de l'indépendance de la banque centrale et sape la confiance dans l'une des institutions les plus importantes des Etats-Unis".
La lettre a été adressée à la Maison Blanche, aux membres du Congrès, ainsi que sous forme de lettre ouverte.
Lisa Cook est depuis deux semaines sous la pression de la Maison Blanche, Donald Trump lui ayant notamment adressé une lettre pour l'informer qu'elle était "limogée avec effet immédiat".
Mme Cook, nommée à la Fed par le démocrate Joe Biden, a rapidement fait savoir qu'elle se battrait en justice.
Première femme afro-américaine à siéger au conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed), elle est accusée par le camp présidentiel d'avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables en 2021.
Mme Cook n'a jusqu'ici pas publiquement contesté le fond des accusations mais a saisi la justice, estimant que le président américain ne disposait pas du pouvoir nécessaire pour la pousser vers la sortie, et agissait de manière contraire à la Constitution en ne lui garantissant pas un procès équitable.
Mardi ses avocats ont envoyé une réponse écrite aux arguments avancés par le gouvernement américain dans le cadre de la procédure judiciaire, dénonçant "un copié-collé d'accusations soigneusement triées" pour paraître à charge.
La volonté est de "permettre d'offrir une couverture au président pour se débarrasser d'une membre (de la Fed) avec qui il n'est pas d'accord" en terme de politique monétaire, ont-ils ajouté, en soulignant qu'empêcher Mme Cook de rester à son poste durant l'enquête pourrait "ébranler le sentiment d'indépendance de la Réserve fédérale existant depuis près d'un siècle".
Le départ de la responsable offrirait à M. Trump la possibilité de nommer une nouvelle personnalité partageant ses idées, alors qu'il pousse depuis plusieurs mois en faveur d'une forte baisse des taux de la banque centrale.
Le républicain avait jusqu'ici concentré ses flèches sur Jerome Powell, qu'il avait pourtant lui-même proposé au poste de président de la Fed pendant son premier mandat.
Il avait envisagé le renvoyer avant de renoncer devant la fébrilité des marchés financiers, qui comptent sur la banque centrale pour lutter contre l'inflation, et paraît désormais préférer attendre la fin du mandat de M. Powell, en mai prochain.
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