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USA 2024-Droits de douane, baisses d'impôts: les projets économiques de Trump
information fournie par Reuters 31/10/2024 à 12:00

par Helen Coster

L'ancien président républicain Donald Trump, qui brigue un retour à la Maison blanche, a érigé les droits de douane et les baisses d'impôts comme éléments majeurs de ses promesses électorales, alors que la plupart des électeurs disent considérer l'économie comme leur principale préoccupation avant l'élection présidentielle américaine du 5 novembre.

D'après les dernières enquêtes d'opinion à l'échelle nationale, Donald Trump devance, aux yeux d'une majorité d'électeurs, la vice-présidente démocrate Kamala Harris sur les questions économiques.

Les baisses d'impôts qu'il a promises pourraient alourdir le déficit public fédéral de 3.600 milliards à 6.600 milliards de dollars en une décennie, en fonction des propositions qui seraient adoptées, selon plusieurs éminents spécialistes budgétaires.

En comparaison, ceux-ci estiment que les dépenses et réductions d'impôts annoncées par sa rivale démocrate auraient un impact moins lourd sur les finances publiques et pourraient même contribuer à alléger le déficit américain, avec une fourchette allant d'une réduction du déficit de 400 milliards de dollars à une hausse de 1.400 milliards de dollars sur dix ans, en fonction des mesures mises en oeuvre.

Voici les propositions en matière de taxes douanières et d'impôts faites par Donald Trump durant la campagne électorale:

TAXES SUR LES IMPORTATIONS

L'ancien président républicain a évoqué la perspective d'imposer des droits de douane forfaitaires de 10% à 20% sur la quasi-totalité des produits importés aux Etats-Unis, ainsi que des taxes d'au minimum 60% pour les importations en provenance de Chine, avec l'objectif annoncé de dynamiser l'activité manufacturière américaine.

Donald Trump a annoncé le 23 septembre qu'il infligera des droits de douane de 200% sur les importations de John Deere

DE.N si le groupe concrétise son projet de délocalisation de sa production au Mexique. Ces commentaires ont fait chuter le titre du fabriquant d'équipements agricoles.

Si l'ex-magnat de l'immobilier a souvent dit qu'il imposerait des taxes douanières de 200% aux constructeurs automobiles qui déplaceraient leur production au Mexique, il n'avait jusqu'alors pas menacé publiquement une entreprise du secteur agricole de subir le même traitement.

Il est vraisemblable que de telles taxes enfreindraient l'accord de libre-échange nord-américain que l'administration Trump a signé en 2020 avec le Canada et le Mexique.

Au cours d'un discours à Détroit, dans le Michigan, le 10 octobre, Donald Trump a prévenu que tout véhicule importé via la frontière sud des Etats-Unis ferait l'objet de droits de douane pouvant aller jusqu'à 200%. Il a ajouté qu'il récompenserait, par des aides à la recherche et au développement, les constructeurs basés aux Etats-Unis.

La Fédération nationale du commerce de détail, qui représente Walmart WMT.N et d'autres compagnies représentant au total près de la moitié des volumes de fret maritime, fait partie des groupes industriels opposés aux taxes proposées par Donald Trump. Des économistes ont prévenu que ces droits de douane relanceraient l'inflation.

Un sondage Reuters/Ipsos réalisé le mois dernier montre qu'une majorité étroite d'électeurs américains sont favorables à la promesse de Donald Trump de relever les taxes sur les importations, en particulier en provenance de Chine.

Dans le discours prononcé à Détroit, l'ancien président républicain a promis qu'en cas de retour à la Maison blanche il notifierait formellement Mexico et Ottawa de son intention de renégocier leur accord commercial trilatéral afin de répondre aux préoccupations à propos des véhicules chinois.

BAISSES D'IMPÔTS POUR LES PRODUCTEURS LOCAUX

Donald Trump a promis début septembre d'alléger de 21% à 15% le taux d'imposition des entreprises dont la production se trouve aux Etats-Unis. Il avait auparavant exprimé son intention de réduire ce taux d'imposition, à 15%, sans placer toutefois de condition sur le lieu de production.

Lors de son mandat présidentiel, de janvier 2017 à janvier 2021, le républicain avait nettement diminué le taux d'imposition des entreprises, à 21% contre 35%.

HEURES SUPPLÉMENTAIRES ET POURBOIRES EXEMPTÉS DE TAXES

En cas de victoire électorale, a dit Donald Trump le 12 septembre, les heures supplémentaires ne feront plus l'objet d'une taxation, une mesure s'inscrivant dans le cadre de baisses d'impôts plus larges.

Il a également annoncé vouloir faire adopter une loi mettant fin à la taxation des pourboires. Kamala Harris a effectué une promesse similaire. Pour l'heure, la loi exige des salariés qu'ils incluent leurs pourboires dans leur fiche de déclaration des revenus.

MOINS D'IMPÔTS SUR LES REVENUS ET LA FORTUNE

Donald Trump entend aller plus loin dans les allégements fiscaux qu'il a présentés au Congrès en 2017, en diminuant les impôts pour tous les particuliers, dont les Américains les plus riches.

Une telle mesure représenterait un manque à gagner estimé par des experts fiscaux et budgétaires dans une fourchette située entre 3.300 milliards et 4.000 milliards de dollars en dix ans.

FIN DE LA "DOUBLE IMPOSITION" DES EXPATRIÉS

Le candidat républicain a promis de réduire les impôts versés par les citoyens américains qui résident à l'étranger, sans fournir de détails.

Les expatriés sont contraints de remplir des déclarations fiscales et de payer des impôts aux Etats-Unis "de la même manière" que les habitants du pays, selon le Service fédéral des impôts (IRS).

MESURES DIVERSES

En marge des baisses d'impôts et des taxes douanières, Donald Trump promet de soutenir les industries pétrolière et gazière avec de nouveaux pipelines et en réautorisant la fracturation hydraulique sur des terres fédérales, dans le but de dynamiser l'économie.

Il a ainsi déclaré le 24 septembre qu'il remettrait "en jeu" la réserve naturelle arctique, en Alaska, où l'administration Biden a annulé des contrats d'exploitation pétrolière et gazière.

Par ailleurs, Donald Trump a dit qu'il envisagerait de mettre un terme à la prime de 7.500 dollars accordée pour l'achat d'un véhicule électrique. Lorsqu'il était à la Maison blanche, il avait déjà tenté de supprimer ce type d'aide, élargie par la suite par Joe Biden.

VOIR AUSSI

Impôts, logements: les projets économiques de Kamala Harris

(Rédigé par Helen Coster, avec David Lawder et James Oliphant; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)

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