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Union européenne: La victoire de Trump renforce le sentiment d'urgence sur la compétitivité, dit Draghi
information fournie par Reuters 08/11/2024 à 18:37

L'ancien directeur de la Banque centrale européenne, Mario Draghi

L'ancien directeur de la Banque centrale européenne, Mario Draghi

par Philip Blenkinsop et Anita Komuves

Les mesures visant à stimuler la compétitivité de l'Union européenne pour tenter de combler l'écart avec les Etats-Unis et la Chine sont encore plus urgentes après la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, a déclaré Mario Draghi vendredi, dans un contexte d'inquiétude sur la capacité du bloc à relever le défi.

L'ancien président américain, élu mardi pour un second mandat, avait prévenu peu avant sa victoire que l'UE devrait "payer un lourd tribut" si elle n'achetait pas suffisamment de produits américains et avait évoqué la possibilité d'imposer des droits de douane forfaitaires de 10% à 20% sur la quasi-totalité des produits importés aux Etats-Unis.

Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré vendredi lors d'un sommet informel des dirigeants de l'UE à Budapest que le sentiment d'urgence s'était renforcé depuis l'élection américaine.

"Oui, c'est vrai. Le sentiment d'urgence est plus fort aujourd'hui qu'il y a une semaine", a-t-il déclaré aux journalistes vendredi avant la présentation de son rapport sur la compétitivité devant les dirigeants des Vingt-Sept.

Le rapport Draghi, commandé par la Commission européenne et rendu public en septembre, affirme que l'Union européenne a besoin d'une politique industrielle beaucoup plus coordonnée, d'une prise de décision plus rapide et d'investissements considérables si elle veut tenir la cadence économique face à ses concurrents, les Etats-Unis et la Chine.

Les commentaires de l'ancien président du Conseil italien interviennent par ailleurs après l'effondrement, mercredi, de la coalition gouvernementale en Allemagne et à un moment où le président français Emmanuel Macron connaît des difficultés politiques intérieures, affaiblissant et remettant même en question la force du moteur franco-allemand.

Le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden, a souligné qu'aucun pays voisin du Grand Duché - Belgique, France et Allemagne - n'avait de gouvernement disposant d'une majorité parlementaire. Selon lui, l'UE a besoin de force et non d'instabilité pour relever les grands défis.

DÉCLARATION DE BUDAPEST

L'UE est à la traîne par rapport à ses rivaux dans des domaines tels que la transition énergétique et numérique, en raison d'une innovation limitée, du poids de la bureaucratie, de prix élevés de l'énergie et de la dépendance à l'égard de la Chine pour les matières premières essentielles, pensent nombre d'observateurs.

Les dirigeants européens ont adopté vendredi la déclaration de Budapest, une longue liste de tâches assorties de nombreuses échéances, visant à renforcer le marché unique, à augmenter les capitaux destinés aux investissements et à unifier le marché de l'énergie.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré vendredi que le nouvel exécutif européen présenterait des plans au cours de ses 100 premiers jours pour aider l'industrie à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et ferait des propositions d'ici le mois de juin pour étendre le marché unique.

Mario Draghi a chiffré les investissements supplémentaires dont l'UE a besoin à 750 à 800 milliards d'euros par an, mais les pays européens les plus économes du bloc ont déjà contesté l'idée qu'une partie de cette somme provienne d'emprunts communs.

À cet égard, l'ancien banquier central a déclaré vendredi que la question la plus urgente n'était pas le financement conjoint mais la lutte contre la fragmentation du marché unique et des marchés de capitaux.

Cependant, les discussions sur l'Union des marchés de capitaux (UMC) traînent depuis une décennie en raison des divergences d'intérêts nationaux, de cultures économiques et de réglementations entre les États membres.

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré que l'UE devait agir de toute urgence pour créer un système unifié permettant d'orienter l'épargne privée vers des entreprises innovantes et envisager de "nouvelles méthodologies" pour y parvenir, ont indiqué des fonctionnaires informés des discussions.

Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a déclaré que l'UE devait se ressaisir avant le retour de Donald Trump à la Maison blanche, expliquer l'impact d'une éventuelle guerre commerciale entre les deux partenaires et indiquer clairement qu'ils devaient discuter du comportement économique de leur concurrent commun, la Chine.

(Reportage Philip Blenkinsop et Anita Komuves, version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)

5 commentaires

  • 09 novembre 08:48

    mario le fossoyeur de l'europe ...!


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