Le président de la République a annoncé deux milliards de baisses d'impôt d'ici 2027 à l'égard des "classes moyennes". Le leader de la CFDT voit en la réponse fiscale de l'exécutif "une forme de paresse à ne pas vouloir regarder autrement la politique fiscale dans notre pays".
Laurent Berger, le 10 janvier 2023, à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )
"Le président de la République se prive d'un ressort qui est une autre répartition des richesses". Au lendemain de l'interview d'Emmanuel Macron, pendant laquelle le chef de l'Etat a dit vouloir "concentrer" deux milliards d'euros de baisses d'impôts sur "les classes moyennes" d'ici à 2027, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a fait part de son scepticisme vis-à-vis des annonces présidentielles, y voyant même une "forme de paresse" en matière de politique fiscale.
"Il y a un problème fondamental"
"Une baisse des impôts, ça fait pas une politique sociale!", a t-il lancé sur le plateau des Quatre Vérités de France 2, mardi 16 mai. Quant aux deux milliards annoncés, "il n'y a aucune précision sur la façon dont ça va s'exercer", déplore t-il. "Pour l'instant, c'est extrêmement flou ! Il y a un problème fondamental : le président de la République se prive d'un ressort qui est une autre répartition des richesses, notamment par la fiscalité. Comment on va financer l'éducation, l'hôpital public, la transition écologique qui est un enjeu fondamentale dont on ne parle pas assez ?", demande t-il.
Le leader syndical voit en cette baisse des impôts "une réponse à la classe moyenne dont on ne sait pas exactement ce qu'elle est", et "une forme de paresse à ne pas vouloir regarder autrement la politique fiscale dans notre pays".
Lundi, Emmanuel Macron a déclaré souhaiter "concentrer" deux milliards d'euros de baisses d'impôts sur "les classes moyennes" d'ici à 2027, "quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat". "Dans notre trajectoire budgétaire" jusqu'en 2027, "il y a deux milliards de baisses d'impôts pour les ménages. Ces deux milliards, j'ai demandé au gouvernement de me faire des propositions pour qu'ils se concentrent sur ces classes moyennes", a-t-il indiqué. Le chef de l'Etat n'a pas précisé les mesures envisagées.
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