par Michelle Nichols
Aucun "lien actif" n'a été constaté cette année entre Al Qaïda et le groupe islamiste Hayat Tahrir al Cham (HTC), au pouvoir en Syrie, montre un rapport inédit des Nations unies.
Les conclusions de ce rapport, qui devrait être publié ce mois-ci et dont Reuters a pris connaissance jeudi, pourrait renforcer la volonté des Etats-Unis de voir les sanctions prise par l'Onu à l'encontre de la Syrie être levées.
Le HTC, qui a dirigé les forces insurgées ayant chassé Bachar al Assad du pouvoir l'an dernier, a coupé ses liens avec Al Qaïda en 2016 et, depuis qu'il a pris le pouvoir en Syrie fin 2024, a déclaré qu'il s'engagerait dans un processus politique où tous les Syriens auraient leur mot à dire.
Ce rapport intervient alors que des diplomates s'attendent à ce que les Etats-Unis cherchent à obtenir la levée des sanctions imposées par l'Onu contre le HTS et le président syrien par intérim Ahmed al Charaa.
"De nombreux individus (évoluant) au niveau tactique ont des opinions plus extrêmes qu'Ahmed al Charaa ou que le ministre de l'Intérieur Anas Khattab, qui sont généralement considérés comme plus pragmatiques qu'idéologiques", indique le rapport.
Le document porte sur une période de six mois allant jusqu'au 22 juin et s'appuie sur les contributions et les évaluations des Etats membres de l'Onu.
"Certains Etats membres se sont inquiétés du fait que plusieurs membres du HTS et de ses alliés, en particulier ceux qui jouent un rôle tactique ou sont intégrés dans la nouvelle armée syrienne, restaient idéologiquement liés à Al Qaïda", ont souligné les observateurs de l'Onu.
DES OBSTACLES PERSISTENT
Donald Trump s'est entretenu au mois de mai à Ryad avec Ahmed al Charaa, après avoir annoncé de la levée des sanctions américaines contre la Syrie.
Le locataire de la Maison blanche avait alors évoqué la possibilité d'une normalisation des relations entre les Etats-Unis et la Syrie.
Des obstacles diplomatiques persistent néanmoins pour parvenir à une levée des sanctions imposées à la Syrie par le Conseil de sécurité de l'Onu.
La Russie, alliée de Bachar al Assad, et la Chine devraient notamment apporter leur soutien à une telle initiative, ont déclaré des diplomates.
Le statut des anciens combattants étrangers est l'une des questions qui entrave notamment un rapprochement entre la Syrie et l'Occident.
Les Etats-Unis ont donné le mois dernier leur aval à un plan du gouvernement intérimaire syrien visant à enrôler des milliers d'anciens combattants djihadistes étrangers dans l'armée nationale, sous réserve de transparence.
"La Chine est très inquiète de tels faits. Les autorités syriennes par intérim devraient remplir sincèrement leurs obligations en matière d'antiterrorisme", a dit le mois dernier l'ambassadeur chinois auprès des Nations unies, Fu Cong, devant le Conseil de sécurité.
Son homologue russe, Vassily Nebenzia, a quant à lui estimé le mois dernier devant le Conseil de sécurité qu'il était essentiel que "l'armée et la police (syriennes soient) composées exclusivement de professionnels dont les antécédents ne sont pas entachés".
(Avec Timour Azhar; version française Camille Raynaud)
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