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Un ordre d'évacuation de l'armée israélienne sème la panique dans la ville de Gaza
information fournie par Reuters 09/09/2025 à 12:45

par Nidal al-Mughrabi et Nayera Abdallah

Israël a largué mardi des tracts sur la ville de Gaza ordonnant aux Palestiniens d'évacuer la zone, alors que l'armée a prévenu qu'une offensive majeure y était imminente afin d'éliminer le Hamas.

Les habitants de la ville, où vivaient un million de Palestiniens avant la guerre, s'attendent depuis des semaines à un assaut, le gouvernement israélien ayant élaboré un plan visant à porter un coup fatal au Hamas dans ce qu'il considère comme le dernier bastion du groupe islamiste.

"Je dis aux habitants de Gaza de saisir cette occasion et de m'écouter attentivement : vous avez été prévenus, sortez de là !", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les ordres d'évacuation largués par l'armée israélienne, qui a bombardé des immeubles résidentiels ces derniers jours, ont semé la panique et la confusion parmi les habitants du plus grand centre urbain de la bande de Gaza.

Alors que ces derniers estiment qu'ils n'ont nulle part où aller pour échapper aux bombardements et à la crise humanitaire, certains ont déclaré n'avoir d'autre choix que de partir vers le sud, mais beaucoup entendent rester et il n'y a pas pour le moment de signes d'exode massif.

"Malgré les bombardements de la semaine dernière, j'ai résisté à l'idée de partir. Mais maintenant, je vais le faire pour être avec ma fille", a déclaré Um Mohammad, mère de six enfants, dans un SMS.

Les autorités sanitaires de Gaza ont annoncé qu'elles évacueraient les deux principaux hôpitaux opérationnels de la ville de Gaza, Al Chifa et Al Ahli, ajoutant que les médecins continueraient de prendre soin de leurs patients.

L'armée israélienne a demandé aux habitants de la ville de Gaza de se rendre dans une "zone humanitaire" située dans la zone côtière surpeuplée d'Al Mawasi, dans le sud, où des milliers de Palestiniens se sont déjà réfugiés dans des tentes.

KATZ MENACE D'UN "PUISSANT OURAGAN"

Um Samed, mère de cinq enfants, a déclaré qu'il fallait désormais choisir entre "rester et mourir chez soi dans la ville de Gaza, ou suivre les ordres d'Israël et quitter Gaza pour mourir dans le sud".

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a prévenu lundi que l'armée déclencherait un "puissant ouragan" qui détruirait Gaza si le Hamas ne libérait pas les derniers otages qu'il détient et ne se rendait pas.

L'opération à grande échelle ne devrait toutefois pas débuter dans la semaine à venir et aucune nouvelle avancée des chars pour étendre l'offensive terrestre n'a été signalée pour le moment mardi. Alors que les forces israéliennes opèrent à la périphérie de Gaza depuis le mois dernier, l'armée déclare qu'elle contrôle déjà 40% de la ville.

Le ministère de la Santé de l'enclave a appelé la communauté internationale à protéger les hôpitaux de la ville de Gaza, mettant en garde contre "une catastrophe humanitaire qui menace la vie de milliers de patients et de blessés".

Une flottille cherchant à contourner le blocus naval israélien et à apporter de l'aide à Gaza a par ailleurs déclaré mardi qu'un de ses principaux bateaux avait été frappé par un drone dans un port de Tunisie, mais que les six passagers et membres d'équipage étaient sains et saufs.

La plupart des habitants de Gaza ont déjà été déplacés à plusieurs reprises depuis le début de la guerre en octobre 2023, lorsque des militants du Hamas ont attaqué Israël, tuant 1.200 personnes et faisant 251 otages, selon les décomptes israéliens.

L'assaut militaire israélien qui a suivi a tué plus de 64.000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza. La quasi-totalité de la population a été déplacée à l'intérieur de l'enclave, une grande partie du territoire est en ruines et la crise alimentaire s'y est nettement aggravée ces derniers mois.

Un nouvel assaut israélien risque de compliquer encore les efforts visant à conclure un cessez-le-feu et mettre fin à la guerre.

Plusieurs pays européens ont fait savoir qu'ils reconnaîtraient l'État palestinien lors de l'Assemblée générale des Nations unies prévue ce mois-ci à New York, une démarche rejetée par Israël et son principal allié, les États-Unis.

(Reportage Nidal Al Mughrabi au Caire, rédigé par Nayera Abdallah et Michael Georgy, version française Benjamin Mallet, édité par Augustin Turpin)

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