Le nouveau ministre Serge Papin souhaite un nouveau mécanisme permettant de réorienter vers l'usage à court-terme un système jusque là plutôt tourné vers l'épargne.

Serge Papin, à Paris, le 14 octobre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )
"Je suis le ministre du quotidien, donc le pouvoir d'achat, ça fait partie de ce quotidien". Pour sa première prise de parole médiatique dans le cadre de ses nouvelles fonctions, le ministre des PME et du Pouvoir d'achat Serge Papin a plaidé pour un intéressement nouvelle génération, permettant aux salariés d'y avoir recours "immédiatement" pour leur consommation.
Serge Papin a ainsi défendu son projet pour le dispositif de partage de la valeur d'une entreprise, qu'il souhaite voir défiscalisé. L'ancien patron de Système U entend promouvoir des mesures qu'il a "toujours défendues quand" il était chef d'entreprise, comme "le partage de la valeur", a-t-il expliqué sur RTL , vendredi 17 octobre.
"Quelque chose de simple qui permette d'avoir tout de suite et maintenant un complément disponible"
"Il y a des systèmes qui existent aujourd'hui, qui s'appellent l'intéressement notamment. Sauf que ces systèmes, ils visent plutôt l'épargne", a fait valoir le ministre des Petites et moyennes entreprises (PME), du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme et du Pouvoir d'achat. "Ce que je voudrais, c'est qu'il y ait quelque chose de simple qui permette d'avoir tout de suite et maintenant un complément et que ce soit disponible pour la consommation", a-t-il poursuivi.
L'intéressement, mis en place par voie d'accord avec les salariés, se traduit par le versement de primes en fonction des résultats ou de la performance de l'entreprise. Actuellement, le salarié peut déjà demander le versement immédiat de cette prime, ou l'investir dans un plan d'épargne salariale. Or cette deuxième option est le plus souvent plébiscitée. Ainsi, selon une étude de la Dares, "en 2023, dans les entreprises de 10 salariés ou plus, les sommes immédiatement perçues par les salariés s'élèvent à 4,1 milliards d'euros net" pour l'intéressement, et les "sommes placées" à 6,4 milliards d'euros net.
Les sommes reçues au titre de l'intéressement sont exonérées de cotisations salariales (à l'exception de la CSG et CRDS). Mais elles sont soumises à l'impôt sur le revenu si elles sont perçues immédiatement, rappelle le site de Bercy. Si elles sont investies dans le cadre d'un plan d'épargne salariale (PEE, PEI, PERE-CO, etc.), elles sont exonérées d'impôt dans la limite de 75% du plafond de la Sécurité sociale. En outre, seulement 10% des PME utilisent l'intéressement , a précisé à l'AFP leur ministère. L'idée, pour M. Papin, est de rendre cet intéressement disponible "immédiatement", pour "les classes moyennes notamment qui en ont besoin, qui ont beaucoup été sollicitées", via une nouvelle formule dans laquelle le ministre "voudrait" qu'il ne soit pas imposable. "Mais cela demande des discussions avec mes collègues de Bercy", a-t-il concédé.
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