(Actualisé avec précisions)
La France, qui a procédé à des recoupements d'informations avec ses partenaires, affirme qu'"aucune preuve solide" ne corrobore les récentes accusations de la Russie contre l'Ukraine et estime que Moscou pose ainsi "un acte de défi contre l'agenda de paix du président Trump".
Kyiv et Washington discutent de la possible présence de troupes américaines sur le territoire ukrainien dans le cadre des garanties de sécurité pour l'Ukraine, selon les déclarations faites mardi par le président ukrainien Volodimir Zelensky sur WhatsApp.
"Nous discutons évidemment de cette question avec le président (américain Donald) Trump et avec les représentants de la coalition (occidentale soutenant Kyiv)", a dit Volodimir Zelensky. "Il s'agirait d'une position forte en matière de garanties de sécurité."
Le président ukrainien a dit qu'il était disposé à rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine, malgré son manque de confiance dans le chef du Kremlin.
Le Kremlin a accusé lundi Kyiv de "terrorisme d'Etat", faisant état d'une attaque présumée de drones les 28 et 29 décembre contre la résidence d'été de Vladimir Poutine, sur les bords du lac Valdaï, dans l'oblast de Novgorod, à environ 360 kilomètres au nord de Moscou.
Volodimir Zelensky a aussitôt dénoncé des "mensonges", affirmant que Moscou usait d'un prétexte pour lancer une offensive contre des bâtiments gouvernementaux à Kyiv et saper les négociations de paix en cours.
"Il n'existe aucune preuve solide qui vienne corroborer les graves accusations des autorités russes, y compris après recoupement des informations avec nos partenaires", a-t-on déclaré mardi dans l'entourage du président français Emmanuel Macron.
"Les autorités russes elles-mêmes disent tout et son contraire sur ce qui s'est réellement produit, notamment sur le nombre de vecteurs, les régions visées...", dit-on.
Interrogé mardi sur les preuves dont dispose la Russie, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu que les défenses aériennes russes avaient neutralisé des drones de longue portée et que la question des débris relevait du ministère de la Défense.
Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que 91 drones avaient été abattus alors qu'ils se dirigeaient vers la résidence, dont on ignore si elle était occupée par Vladimir Poutine.
Selon le ministère, 49 drones ont été abattus au-dessus de la région de Bryansk, à 450 kilomètres de Valdaï, un au-dessus de la région de Smolensk, et les 41 autres au-dessus de l'oblast de Novgorod, une zone boisée.
"Quand on émet des accusations graves comme celles-ci, les faits et leur vérification ont une importance majeure", souligne-t-on dans l'entourage du président français.
UN "HORIZON" DE PAIX
Vladimir Poutine a déclaré lundi au président américain Donald Trump, lors d'un échange téléphonique, que la Russie réexaminerait sa position dans les négociations à la lumière de ces derniers développements. Le Kremlin, qui menace l'Ukraine de représailles militaires, a renchéri mardi en déclarant que la Russie durcirait ses exigences en vue d'un éventuel accord.
Des dirigeants européens se sont concertés mardi matin sur la situation, a rapporté un porte-parole du Premier ministre polonais Donald Tusk.
L'espoir demeure d'une fin prochaine du conflit, qui dure depuis février 2022, a estimé Donald Tusk lors d'une réunion de son gouvernement. Un "horizon" de paix se dessine pour l'Ukraine, a-t-il assuré.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a précisé par la suite sur X que ses partenaires européens - et canadiens - étaient tous convenus de la nécessité de poursuivre avec détermination le processus de paix.
Il a appelé l'ensemble des parties, "dont la Russie", à la "transparence" et à l'"honnêteté".
"L'Ukraine et ses partenaires sont engagés dans un chemin de paix, alors que la Russie fait le choix de poursuivre et d'intensifier sa guerre contre l'Ukraine. C'est en soi un acte de défi contre l'agenda de paix du Président Trump", a-t-on par ailleurs jugé dans l'entourage d'Emmanuel Macron.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a confirmé ensuite qu'une réunion de la "coalition des volontaires" pour l'Ukraine se tiendrait à Paris le 6 janvier.
La "coalition des volontaires", créée en mars dernier, est une alliance internationale emmenée par le Royaume-Uni et la France pour soutenir l'Ukraine. Elle regroupe une trentaine d'Etats, principalement européens, mais également le Japon, le Canada et l'Australie.
Les conseillers de sécurité des pays concernés se réuniront le 3 janvier en Ukraine, a précisé Volodimir Zelensky sur la messagerie Telegram.
"Nous ne perdons pas une journée", a assuré le président ukrainien, remerciant les négociateurs américains pour leur disponibilité et réaffirmant sa volonté de rencontrer Vladimir Poutine, dans quelque format que ce soit.
(Alan Charlish, Pawel Florkiewicz et Anna Wlodarczak-Semczuk, Olena Harmash, Dmitry Antonov; version française Etienne Breban et Camille Raynaud; édité par Sophie Louet)

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